jeudi 30 août 2007

Week-end à Hong Kong (partie 2)

Je n'ai guère eu le temps de m'occuper de mon blog hier soir, au grand désespoir (j'en suis convaincu) de mes fans. Voilà donc ce qu'il advint après mon arrivée à Hong Kong.

Il me fallait tout d'abord régler une urgence d'ordre culturelle. Je n'avais quasiment plus aucun bouquin à lire, et il me fallait parer au plus vite à ce problème, sous peine de ne rien avoir à faire dans le métro (la DS, c'est sympa mais limité quand le métro est bondé). Me voilà donc écumant les Bookstore de la ville, et découvrant avec bonheur que le choix proposé était bien plus large qu'à Shanghai. Au programme, Norvegian Woods de Murakami, The Ground Beneath her Feet de Salman Rushdie, Blood Knight de Greg Keyes (ch'tit bouquin d'heroic fantasy sans prétention), The Well of Lost Spot de Jasper Fforde (la suite des aventures de Thursday Next pour ceux qui connaissent), The Big Over Easy du même Fforde (avec des détectives dont la réussite professionnelle dépend de la qualité littéraire de leurs enquêtes, et un bon paquet de références, notamment Lewis Caroll), et The Lighthouse de David Zindell. Bref, de quoi tenir un mois.

La suite du séjour a surtout été constituée de balades dans la ville, sous un temps pour le moins capricieux (ce qui explique le nombre limité de photos). En voilà néanmoins quelques unes du premier temple de la ville:


Et en exclusivité, une photo de l'ami Mikee, crevé, pas rasé et tenant une sacré gueule de bois (c'est ce qui arrive quand on fait trop la fête, Mikee :p ):


Pour la suite, ce fut Hollywood Street (rue des antiquaires), puis métro vers la presque-île de Kowloon, café, un peu de lèche-vitrine (voire beaucoup).

Une des caractéristiques de Hong Kong est de disposer de sa propre monnaie, non indexée sur le yuan (la monnaie officielle chinoise). Il m'a donc fallu retirer des Hong Kong dollars. On a vraiment l'impression de billets de monopoly! D'autant que chaque année est remplacé l'un des billets, et que celui de 10 $HK est particulièrement rose et flashy cette année. On s'est vraiment demandé si c'était un faux.
J'en ai aussi profité pour faire une petite provision de pièces à l'intention des apprentis numismates.
Jusqu'à récemment, les $HK étaient très appréciés en Chine... dans la mesure où ils valaient un petit peu plus d'un yuan. Maintenant que les cours ont baissé et qu'ils ne valent plus que 0,95 yuan, ils deviennent de plus en plus difficiles à écouler.

Pour le retour, ce fut le train (après avoir pris le métro sous-maris pour rejoindre la terre ferme). Il a bien entendu fallu repasser les douanes (de quoi récupérer quelques tampons de plus sur mon passeport). Et là, pour des raisons que j'ignore encore, cette *** de fonctionnaire des douanes a rayé mon visa de travail! Après confirmation des RH, ce n'est pas grave, mais je sens que j'aurais droit à des questions la prochaine fois que je voudrais quitter la Chine... ou y rentrer.

Le soir-même, resto malaisien sur Shenzhen. Cuisine sucré/salée particulièrement fine, poulet à la mangue, riz dans une coque d'ananas, rouleaux de printemps (excellents) et boeuf dans une préparation inconnue mais savoureuse. Je crois que j'aurais pu dévaliser la carte.

A peine le temps de rentrer prendre une douche, et nous voilà parti pour l'anniversaire d'une copine chinoise de Mikee. Anniversaire chinois rime avec gâteau chinois. Autant dire qu'ils n'ont pas grand chose à voir avec les gâteaux français. Non qu'ils soient salés (cela fait aussi partie des mauvaises surprises qui peuvent arriver à tout un chacun achetant des biscuits en magasin). Disons juste qu'il y a de la crème. Beaucoup de crème. Soyons honnête, il y a un semblant de pâte, accompagné de quelques fruits, le tout recouvert d'une dose déraisonnable de crème.
Autant dire que le gâteau fut très vite l'objet de blagues en tout genre préjudiciables à l'intégrité vestimentaire. Il paraît que c'est fréquent avec ce genre de gâteaux.

La suite, ce fut une soirée dans un resto (La Belle Epoque), puis dans un club. Les Qempe (Expression qu'on peut traduire par Cul-Sec) ont duré fort longtemps. J'ai découvert les joies de la vodka-RedBull. Pour ceux qui l'ignorent, le Red Bull est une boisson énergisante (ça se dit?) provenant d'Amérique du Nord, particulièrement ignoble mais remplie de caféine, vitamine C et autres produits sympathiques permettant de garder la forme.
Soyons honnête, le mélange était abject (j'en suis arrivé à préférer le Whisky-Coca), mais l'effet fut immédiat. A cinq heures du mat', on pétait encore la forme quand la boîte a fermé. Ce fut suivi d'un petit-déjeuner brochette sur le bord de la route (pas très glamour mais sympa), avant d'aller enfin se coucher.

Le dimanche fut une longue grasse matinée, un déjeuner à quatre heure dans un italien, un peu de balade sur la costa brava (enfin, le quartier expat' de Shenzhen), et retour à l'aéroport. Comme de bien entendu, mon avion a eu une heure et demi de retard, ce qui m'a permis d'arriver à une heure du matin à Pudong, bien après l'heure normale d'arrivée du dernier avion... même en courant, je n'ai pas réussi à avoir l'un des rares taxis qui attendaient là. Il a donc fallu patienter pour que l'aéroport appelle des taxis en renfort (plus de bus, plus de Maglev), et traverser encore Shanghai pour rentrer chez moi et me coucher sur le coup de 3h du mat'. Il va sans dire que je me sens quelque peu fatigué cette semaine, même si je commence à récupérer...

mardi 28 août 2007

Week-end à Hong Kong (partie 1)

Ca y est, j'ai un peu de temps ce matin, donc je vais pouvoir vous parler de mon week-end dans les grandes longueurs.

Tout d'abord pour parler de la ponctualité des lignes aériennes chinoises. Le bonheur de courir dans pour prendre son avion à temps, et avoir finalement droit à deux heures de retard à l'arrivée (sur deux heures de vol, on peut qualifier ça de bonne performance). Les quatre heures dans l'avion à côté d'un chinois plutôt ventripotent ont été assez difficiles à supporter.
Mais me voilà vendredi soir à Shenzhen, à retrouver l'ami Mikee que je n'avais plus vu depuis décembre dernier, qui me présente tout ses copains, et c'est parti pour la nuit. Je passe sur le bar reggae dont l'intérêt se résumait surtout à la présence de Chimay (rouge, faut pas exagérer non plus) et de Duvel à la carte, puisque la majeure partie de la soirée s'est déroulée dans un club des environs.
Et là j'ai tout de même eu l'occasion de faire quelques expériences intéressantes:
- découvrir que la vodka-goyave, ça se boit comme du petit lait
- découvrir les jeux à boire chinois, à base de dés et de bluff. J'ai surtout été surpris par le fait qu'on trouve des dés dans une boîte techno plutôt classe. Mais visiblement, le fait de jouer au dés pendant que d'autres dansent est très répandu en Chine.
- j'ai appris (et je m'en souviens encore :p ) comment compter avec les doigts en chinois... c'est à dire avec une seule main (il y a des variations selon les régions, on est quand même en Chine)

Evidemment, tout ça ne s'est pas terminé particulièrement tôt. Autant dire que, quand nous sommes rentrés à l'appart à six heures du mat', je sentais que mes chances de découvrir Hong Kong ce week-end étaient sérieusement compromises (d'autant qu'un anniversaire nous attendait le soir-même).

L'émergence quelques heures plus tard fut quelque peu délicate, notamment la partie "On se grouille, on va louper le ferry". La partie "T'as un stylo pour les douanes" fut un peu stressante aussi.
Car, comme vous le savez peut-être, Hong Kong n'est pas vraiment la Chine. Un pays, deux systèmes. Ce qui signifie notamment qu'il faut passer par la douane pour entrer sur l'île (et ce qui signifie aussi que la plupart des Chinois doivent passer par de longues formalités pour pouvoir y aller). Etant français, nous n'avons guère eu qu'à remplir un papier et à passer les contrôles classiques.

Le trajet en Ferry a permis de découvrir la baie de Kowloon, littéralement "La rivière des Perles", autour de laquelle se trouvent Hong Kong et Shenzhen.
Et c'est là qu'eut lieu la grosse déception du week-end. Le temps était ignoble. Non seulement chaud, gris, brumeux, mais en plus particulièrement pluvieux. Autant dire qu'il n'y a guère eu de photos prises ce jour-là.
Quand on regarde comme ça, on a presque l'impression de se promener dans la Manche ou en mer d'Irlande, mais je vous assure qu'il fait vingt degrés de plus. (et la fenêtre du ferry a sa part de responsabilité dans les couleurs).

Le trajet durait tout de même une petite heure, consciencieusement employée à chercher ce qu'on allait pouvoir faire pendant la journée (enfin, disons l'après-midi), et à lutter un peu contre le mal de mer (le ferry était tout de même plutôt rapide et la mer loin d'être aussi calme qu'elle peut le sembler ici).

Et nous voilà enfin arrivé à Hong Kong:


Là, j'ai vraiment été surpris (j'avoue que je ne me suis pas beaucoup renseigné avant de partir, honte sur moi). Je m'attendais plus ou moins à une île recouverte de buildings (après tout, Hong Kong avait la réputation d'être le pays avec la plus grande densité de population du monde, avant la rétrocession). Et je me suis vite rendu compte que la majeure partie de l'île est constitué de parcs et d'espaces verts, les constructions n'occupant que le front de mer.

J'ai été également étonné par les dénivelées. A l'arrière-plan de la photo se trouve Victoria Peak, qui ne culmine guère qu'à 552 mètres d'altitude si mes souvenirs sont bons (Wikipedia me le confirme, et me confirme par ailleurs que l'article concernant HongKong est censuré en Chine). Toute la ville est construite sur ses flancs, ce qui signifie notamment qu'une ballade en ville est particulièrement fatigante puisqu'on ne cesse de monter et de descendre.

Hong Kong ne se limite pas seulement à l'île principale, il faut également compter la péninsule de Kowloon ainsi que bon nombre de petites îles (tout ce qu'on appelle en fait les Nouveaux Territoires, obtenues par la couronne britannique quelques années après l'île). Mais nous sommes trivialement resté sur l'île elle-même.

Je passe sur l'attente au poste-frontière. J'ai été surpris de voir que les résidents permanents pouvaient entrer sans faire de file d'attente, en passant juste devant un contrôleur biométrique (basé sur les empreintes digitales).

Et nous voilà enfin à l'intérieur de Hong Kong... et le premier coup d'oeil à l'extérieur m'a confirmé ce que je tenais depuis déjà longtemps pour acquis: visiter la Chine en été n'est définitivement pas une bonné idée. Il suffit de trente secondes pour être trempés jusqu'aux os.

Et je me dois maintenant d'abandonner la plume pour me consacrer à des activités plus triviales (aller gagner ma croûte, en l'occurence). La suite du récit aura lieu demain :)

lundi 27 août 2007

Retour de Shenzhen et de Hong Kong

Me voilà de retour de Shenzhen et de Hong Kong. Plein d'images dans la tête. Le réveil fut ce matin particulièrement difficile, vu les horaires pratiqué le week-end.
Et d'ici demain, plus d'information sur les gâteaux d'anniversaire chinois, les balades dans Hong Kong, les fonctionnaires des douanes, et les mérites comparés du Vodka/goyave et du Vodka/Red Bull.

mardi 21 août 2007

Photos du Bund

Désolé de ne pas avoir posté ces derniers temps. La vie a été quelque peu trépidante.

Avec un peu (beaucoup?) de retard, je poste ces quelques photos du Bund. Le Bund constitue l'une des berges de la rivière Huangpu, autour de laquelle fut construite Shanghai. Au début du vingtième siècle, la plupart des grandes entreprises et banques coloniales y disposaient de leur siège. L'ensemble a été peu à peu abandonné avec l'avènement du communisme. Ces dernières années, de grandes entreprises occidentales ont commencé à rénover les lieux pour y installer leur siège local.
Sur l'autre berge de la rivière, on peut voir Pudong, zone économique spéciale qui a connu un véritable boom depuis les années 90.

Photo du Bund depuis la rive opposée

L'hôtel de la Paix


vendredi 17 août 2007

Natation

Il est temps de reprendre un peu la plume délaissée ces derniers jours.

Les résultats de la compét de mardi dernier n'ont pas été très brillants. J'ai stressé chaque fois que je suis rentré dans l'eau... Bilan: cinquième sur vingt en dos, septième sur trente en nage libre. C'est pas si mal quand même (surtout quand on sait comment je nage).
Au niveau ambiance, c'était un peu hallucinant.
D'une part, je n'avais jamais vu de distributions de hamburger avant d'aller nager. Surtout de hamburger KFC (KFC est de très loin la première marque de fastfood en Chine, reléguant au rang de curiosité McDo).
Le nombre de photographes pour une petite compét intra-entreprise était également dingue, tout comme les trois ou quatre discours (ponte de la boîte, de la piscine, du parti...), les organisateurs qui criaient dans tous les sens, la dureté du mur (je m'en suis rendu compte en allant trop vite au départ en dos...).
Parmi les très bons côtés, il y avait aussi le buffet au cours duquel j'ai pu manger mes premiers nems depuis que je suis à Shanghai (oui, les nems sont un plat vietnamien, ce qui signifie qu'on n'en trouve pas dans les restaurants chinois classiques).
Les résultats de notre équipe n'ont pas été terribles, ce qui ne nous a pas empêché (quand même) d'aller fêter tout ça le lendemain dans un resto des environs. Huit plats pour cinq (huit étant le chiffre porte-bonheur en Chine), sans aucune mauvaise surprise, et notamment une excellente soupe de champignons.
La productivité ne fut pas fabuleuse l'après-midi en question :)

mardi 14 août 2007

Librairies de Shanghai

Allez, je suis un peu moins en retard ce matin, donc je vais pouvoir vous conter quelques unes de mes aventures du week-end (mais toujours pas de salon de thé).

Commençons par les librairies de Shanghai.
Evidemment, étant donné que je lis pas mal en ce moment dans le métro, ma pile d'ouvrages disponibles se réduit à vue d'oeil, et je ne tiens guère à me balader avec un dico pour cause d'absence d'alternative.
Donc j'ai repéré où se trouvait la rue des librairies, et je m'y suis rendu fissa. C'est très loin de ressembler au quartier latin, question densité, mais on peut tout de même y trouver son bonheur. Je commence par un gigantesque bâtiment avec des inscriptions multilingues sur la façade. Ce fut le choc. C'est vraiment la plus grande librairie que j'ai jamais pu voir. On peut y faire rentrer le Furet du Nord et il restera largement de la place.
Par contre, question contenu étranger, ce n'est pas vraiment ça. En-dehors d'Harry Potter, de John Grisham et des classiques étrangers (Shakespeare, Mark Twain, et autres), ça reste plutôt vide question roman en anglais (je n'ose parler du français).
Il y a avait surtout un magnifique rayon consacré aux classiques du marxisme-léninisme. Plutôt grand, et déserté.
En désespoir de cause, je me suis rendu vers une autre échoppe, spécialisée dans les ouvrages étrangers. J'imaginais trouver mon bonheur. Malheureusement, c'était surtout:
- premier et second étage: cours et méthodes de langues (pour le chinois, l'anglais, le français, le coréen, le japonais, l'espagnol, etc...)
- troisième étage: ouvrages d'art (sympa mais pas forcément génial pour lire dans le métro)
- quatrième et dernier étage: autre... c'est à dire enfin ce que je cherchais. On est encore loin du rayon étranger d'un Gibert, mais il y a avait quand même de quoi faire. A peu près uniquement en anglais, évidemment (j'ai été surpris de voir Eugénie Grandet ou Old Goriot).
Je ne peux pas dire que j'ai vraiment trouvé mon bonheur, mais j'en suis tout de même ressorti avec After Dark (en français Le passage de la nuit) de Haruki Murakami et Bonehunters, de Steven Erikson (un des meilleurs auteurs de fantasy à l'heure actuelle). After Dark est génial. Je m'en veux juste de le lire en plein jour, j'ai l'impression qu'il faudrait que je trouve un petit bar presque déserté pour le lire d'une traite durant la nuit.

Et il semble que les salons de coiffure viendront plus tard...

Accessoirement j'ai une compétition de natation ce soir. On verra bien ce que ça va donner.

lundi 13 août 2007

En retard... Je suis en retard en retard en retard...

Tout ça pour dire que je n'ai pas vraiment le temps d'écrire un long billet. Néanmoins, votre patience sera bientôt récompensée, et vous aurez l'insigne privilège de tout savoir sur mes aventures dans les librairies de Shanghai, sur les salons de coiffure (les vrais, pas ceux ouverts jusqu'à trois heures du mat' peuplés de ravissantes créatures décolletées jusqu'au nombril), les propriétés diététiques de l'estomac de porc, etc...

Par contre, toujours rien sur les salons de thé. Je sais que certaines vont m'en vouloir.

jeudi 9 août 2007

Une femme sans histoires

Attention, attention, prière de ne pas s'emballer sur le titre.

Il y a des jours comme cela où on a envie de tenter des expériences. Par exemple, lorsqu'on va dans un des petits restaurants du quartier dont on a l'habitude, et qu'au lieu d'en rester raisonnablement à la carte en anglais, on décide d'explorer le menu chinois. (Je précise: un certain nombre de restaurants ont, en plus de leur menu normal, une carte plus réduite traduite en anglais, à destination des touristes et autre lao wai)
Bref, me voilà donc à regarder les photos, sous l'oeil attentif des deux serveuses qui m'entourent (oui, elles avaient besoin d'être deux pour prendre ma commande. Il y a en général beaucoup plus de serveuses dans les restaurants en Chine qu'il n'y en a en France) Je passe un petit peu tout en revue et finit par choisir un plat qui me semblait appétissant.
Et là, il faut croire que Dame Fortune était partie voir ailleurs.
Présenté dans un bol, de façon très artistique, on trouvait un mélange improbable de champignons noirs au goût vaguement réglissé, et surtout une viande dont je préfère à jamais ignorer l'origine, mais dont la forme et la texture me rappelait furieusement les gencives de porc. Le goût était ignoble.
Suite à ça je me suis promis d'en rester aux plats clairement identifiés pour un certain temps.

Sinon, vous vous demandez peut-être ce que signifie le titre de ce post. Il s'agit tout simplement du roman que j'ai terminé hier après-midi en allant rechercher mon passeport avec visa de travail longue durée. C'est l'histoire d'une femme de la quarantaine, écrivain et divorcée de son état, dont la vie tout ce qu'il y a de plus ordinaire se trouve bouleversée quand son dernier manuscrit est saisi par une officine du Ministère de l'Intérieur sans raison apparente. Se mêle à cela le meurtre d'une de ses voisines, Eleanor.
Et on voit ainsi se dérouler la vie d'Alice (puisque c'est le nom de l'héroïne), commençant à découvrir l'histoire d'Eleanor aux travers des lettres que celle-ci a laissé, de tous les souvenirs qu'elle a d'elle et qu'elle tente de réinterpréter, de ce que peuvent en dire les gens qui l'ont connu.
Entrelacé à ce récit, on retrouve les souvenirs du fils d'Eleanor, avec qui elle entretenait d'étranges rapports, et qui semble parfois incapable de distinguer la réalité de son univers intérieur.
Et au milieu de tout ça, le lecteur, qui cherche à réunir tous ces éléments disparates pour comprendre ce qui relève de la réalité ou du fantasme.
Le roman est, comme d'habitude avec Priest, très bien écrit. L'auteur s'ingénie surtout à faire ressortir les aspects les plus triviaux de la vie quotidienne (le paragraphe d'ouverture est à ce niveau là particulièrement réussi) tout en y distillant les indices nécessaires à la compréhension.
S'il est possible de se faire une idée de ce qui a pu réellement se passer, il reste néanmoins énormément de zones d'ombre. J'imagine que, à l'instar de "La séparation", je relirai l'ouvrage pour traquer tous les indices pouvant dévoiler l'ensemble du mystère.

mercredi 8 août 2007

Au retour de Mao

Il y a des petits détails comme ça qui vous informent, dès le matin, que la journée va être rude. Au hasard quand on se prépare une aspirine et qu'on se rend compte à la moitié du verre que l'on a oublié de mettre le cachet.

J'étais un peu désoeuvré hier soir. J'ai donc fait un petit tour au Mao, club des environs, joliment conçu. A tout hasard, le nom signifie Music Art Oasis, tout un programme. En-dehors des miroirs dans tous les sens et des classiques néons violets, j'ai surtout été charmé par les chichas sur les tables. La mienne étant toujours en France, j'en ai profité ici.
Au grand désespoir de Damien (je sens d'ici ta frustration), je ne peux pas fournir de photo de la petite assistante chinoise qui m'a fait la causette au début de la soirée (et pourtant, dieu sait qu'elle était belle...). Ni de la petite barmaid philippine, dont l'expertise m'a réellement bluffé.

J'ai même du mal à me rappeler ce qu'il y avait en plus de la vodka, du campari et du pamplemousse pressé dans le dernier cocktail de la soirée. J'imagine qu'il faudra que je revienne pour vérifier....

mardi 7 août 2007

Et encore un week-end à Shanghai

Et oui, vu le temps magnifique qui régnait sur la région (orage en permanence, je suis revenu du boulot le vendredi soir trempé de pied en cape), j'ai annulé le week-end à Hangzhou. Les quatre heures de balades dans ces conditions ne me tentaient pas trop (et visiblement, Poséidon s'est lâché là-bas... je ne connais pas encore suffisamment l'imaginaire chinois pour donner le nom du Seigneur des eaux local)

En compensation, j'ai passé une bonne soirée au Jz, autre café-jazz de la concession française, à écouter des morceaux d'origine latinos, tout en discutant avec une charmante petite allemande qui est là depuis déjà deux ans. Je ne préciserai pas à quelle heure je suis rentré.

Le reste du week-end fut consacré à des tâches aussi importantes que la lessive, un peu de natation, me repaître d'Une femme sans histoire de Christopher Priest, regarder tomber la pluie, faire un tour dans une expo d'art moderne féminin plutôt trash, me rendre compte que mon portable n'est vraiment pas fait pour jouer mais permet tout de même de faire tourner Battle for Wesnoth et Tremulous, découvrir un bar où la bière est à un euro, et tenter en vain de draguer une ravissante petite chinoise dans un café.

Bref, un week-end peinard.

jeudi 2 août 2007

Y a des jours comme ça...

Où on se dit qu'on aurait mieux fait de ne pas se lever. Hier par exemple (1er août)

Tout avait pourtant commencé correctement. Pas de problème pour me lever, quelques mails envoyés, un peu de boulot pour m'occuper.

Puis vint le temps d'aller à table. C'est à ce moment-là que j'ai compris que mon karma n'était pas dans une forme éblouissante. Passe encore, de voir l'ascenseur me passer juste sous le nez. Mais quand, après trois minutes (temps nécessaire pour descendre les six étages, et les remonter), je me vois joyeusement ignorer par le dit ascenseur, malgré mes efforts désespérés pour faire réagir le bouton, je sens que la suite des évènements ne me sera pas favorable.
D'abord parce qu'il fallait descendre les six étages, ce qui n'est en soit pas épouvantable, mais devient vraiment pénible lorsqu'on sait que les escaliers sont truffés de fenêtres, transformant l'endroit en véritable étuve. Je n'exagère pas, ma chemise était trempée une fois arrivé en bas.

Une fois à la cantine, je découvre avec joie que mes tickets ne fonctionnent plus car ils sont prévus pour le mois de juillet seulement... pas moyen de négocier, je commence à en avoir un peu marre, je retourne dans mon bureau chercher mon portefeuille (pour l'épisode ascenseur, reprendre le paragraphe précédent) et aller manger ailleurs.

Le temps de revenir, je découvre que je viens de recevoir une bête de course (Sunfire v440 pour ceux qui connaissent, une vrai rolls comparée à ma sunblade 150) pour travailler, et je me dis que la journée n'est peut-être pas si mal partie.

Le temps de brancher la chose (deux prises de courant quand même), d'appeler à la rescousse un collègue parce que je ne réussis pas à accéder au bouton on (je précise que sur ce genre de bestiaux, il est protégé par une grille fermée à clé), de voir ledit collègue utiliser des méthodes pour le moins brutales pour ouvrir la grille, et je peux enfin démarrer la bébette.
Evidemment, vu la catégorie d'engin, il faut attendre une demi-heure avant de pouvoir l'utiliser. Le bon côté c'est qu'une fois allumée, on ne l'éteint plus que pour la déménager.
Je prends donc mon mal en patience, tout en regrettant d'avoir envoyé tous les documents que je devais écrire, et de me retrouver par là-même un peu désoeuvré.
Au bout d'une demi-heure, je me rends, plein d'espoir, dans le labo.
Et je découvre qu'elle est éteinte, tout comme ses voisines et un certain nombre de PC. Avec une douce odeur de brûlé planant dans l'air.
Visiblement, ce n'était pas la première fois que ça arrivait, m'ont assuré les collègues. Mais il aurait visiblement fallu brancher la station en question ailleurs. Vu l'état de la prise, j'ai compris pourquoi on appelait la bête une Sunfire.

Le temps d'attendre le responsable de l'organisation électrique du lab, de relancer la machine, il était déjà cinq heures, et je n'avais pas, mais pas du tout envie de recommencer des expériences.

Je suis rentré chez moi illico, je me suis couché dans la foulée. Réveil vers huit heures du soir, le temps d'aller manger des côtelettes dans un petit restaurant. Et là, l'ultime humiliation. Pour la première fois depuis que je suis en Chine, un serveur, compatissant devant mes tentatives peu concluantes pour déguster lesdites côtelettes, m'a apporté un couteau et une fourchette. Et tous les clients aux alentours de me regarder. C'est ce qu'on appelle un grand moment de solitude.

Enfin, ce matin je me sens beaucoup mieux. On peut appeler ça la catharsis de la nuit et de l'écriture. Et je compte bien dompter cette Sunfire!