dimanche 30 décembre 2007

Veille de départ

Le nouvel an approche. Ce n'est d'ailleurs en Chine qu'un simple jour férié, loin de déclencher l'enthousiasme comme peut l'être la Saint Sylvestre en France.

Et à cette occasion, je m'apprête à partir pour quelques jours avec l'ami David explorer le Yunnan (云南)
Pour situer un peu, le Yunnan est une région frontalière de la Birmanie, du Laos et du Vietnam. Un grand nombre d'ethnies minoritaires y sont présentes (Dai, Naxi, etc...) Les paysages montagneux, dans les contreforts du Tibet, sont particulièrement renommés.
Au programme donc, départ lundi soir en avion pour Kunming, cité de l'Eternel Printemps. Balade dans les environs avant de prendre le train de nuit ou une camionnette tardive pour Dali. Là, vélo autour du lac et promenades dans les montagnes, avant de se rendre pour Lijiang.
Et là, rando de deux jours autour des Gorges du Saut du Tigre, réputées comme étant l'un des plus beaux sites de Chine.

Bon programme en perspective, il reste à voir s'il sera vraiment respecté.

Donc ne vous étonnez pas si ce blog n'est pas mis à jour avant dimanche prochain...

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mardi 25 décembre 2007

Noël - Raviolis - Hangzhou

Voilà bien mon premier réveillon de Noël au café. Que dire... à part un coup de fil en France, je n'ai pas vraiment eu de contacts avec cette fête cette année. Mes collègues n'ont cessé de me demander ce que je comptais faire à cette date, et ont été tout surpris d'apprendre qu'il n'y aurait rien de spécial et que je travaillerai demain. Comment dire... il n'y a vraiment pas d'ambiance de Noël ici.

Par contre, certains fêtent encore l'arrivée de l'hiver au moment du Solstice. Ce fut l'occasion pour moi de découvrir la fabrication des raviolis vendredi soir.
Donc, pour commencer, préparation de la farce, mélange de viande hâchée et de légumes coupés très finement, le tout accompagné d'une sauce chinoise classique.

Ensuite, tout est affaire d'habileté. Mettre la viande au centre de petits morceaux de pâtes, puis refermer le tout de la façon la plus artistique possible, tout en s'assurant que le ravioli est absolument fermé. Autant dire que je ne suis pas forcément le plus doué pour ça, mais le coup de main vient très vite. Et commence alors la production de raviolis pour toute la semaine.
Et oui, la farce se saisit avec les baguettes, pas avec les mains...


Et là on commence à avoir de quoi faire pour le repas...

Le lendemain matin, je me suis laissé convaincre de me conduire en bon Shanghaien... c'est à dire d'aller passer le week-end à Hanghou comme d'autres jadis allaient faire guinguette sur la Marne... Luxe, calme et volupté autour du Lac de l'Ouest.

Ce fut notamment l'occasion de découvrir ce que peut signifier une maison de thé en Chine. N'imaginez pas un petit lieu cosy où quelques bobos viennent s'extasier sur telle ou telle rare variété de thé.
C'est vraiment un lieu de vie. Tout d'abord, c'est gigantesque: une bonne cinquantaine de tables, bon nombre de box privés, plusieurs buffets, etc...
Oui, buffet. Grosso modo, on arrive le matin, on commande son thé, et le buffet comprenant fruits, gâteaux, raviolis, plats chauds, est disponible à volonté jusqu'à 16h... Autant dire que c'est l'occasion de se péter le bide comme rarement. Mon estomac n'était pas dans le meilleur état qui soit, mais j'en ai néanmoins bien profité.
Le tout est extrêmement vivant. Des familles entières, des copains, des filles en virée, on y voit de tout, et autant dire que c'est vraiment bruyant. Les enfants courent partout, en-dehors de ceux qui sont occupés à s'amuser avec l'argile que certains utilisent pour créer des théières. Peu de jeu de dés, mais énormément de cartes.
Les serveuses sont en qipao, ceux qui permet aussi d'apprécier le spectacle. Le fait qu'elles portent un bonnet de Noël gâche malheureusement quelque peu le spectacle.

Après tout cela, petite virée dans les hauteurs près de la pagode Baoshu, histoire de profiter de la meilleure vue de Hangzhou de nuit... beaucoup d'amoureux tout autour, forcément, et le trajet peut s'avérer un peu dangereux, mais la vue en vaut vraiment la peine.

Puis c'est le retour par le dernier bus pour Shanghai...

vendredi 21 décembre 2007

Karaoke

Noël semble approcher en France, mais se fait plutôt discret dans les environs. Certes, on trouve des sapins dans certains magasins ou restaurants haut-de-gamme, les pizzas Hut et autres KFC semblent avoir déguisés leurs employés en version sexy de Maman Noël, mais tout cela reste très raisonnable comparé au déferlement médiatique auquel on peut d'ordinaire assister en France.

Le plus curieux est surtout le fait d'avoir de moins en moins d'interlocuteurs français au boulot.
La fin de l'année approchant, nous avons pu aussi goûter (légèrement) aux joies de la glande mardi dernier. Et je vous le donne en mille, qu'avons-nous fait (les plus subtils d'entre vous auront déjà deviné grâce au titre): l'activité favorite des chinois le samedi soir: le karaoke.
Autant dire que ça n'a rien, mais vraiment strictement rien à voir avec les soirées karaoke auquelles j'avais pu participer en France. Nous avons été séparé en petits groupes d'une dizaine de personnes, chaque groupe dans une pièce, cosy au possible, canapé géant, trois micros, écran plasma de dingue et deux centres de contrôle pour la musique. Buffet à volonté dans la pièce adjacente. Et c'est parti pour trois heures à massacrer dans la joie et l'allégresse les tubes du moment. Le tout agrémenté de blind tests et de gages.

J'ai échappé à l'humiliation ultime qui est le lot de bien des Français invités au karaoke: chanter le tube français éternel, celui que tous les Chinois connaissent. Ne croyez pas qu'il s'agisse de Piaf, Brel, Brassens, Gainsbourg ou Lorie. Non, je parle bien de cette oeuvre de génie qui a bercé notre adolescence: Hélène, je m'appelle Hélène.

Toutes les filles de l'équipe ont commencé à chercher cette chanson dans la base de données du karaoke pour m'obliger à montrer mes talents de soprano.

Pas de trace de cette chanson heureusement. J'en ai été quitte pour Britney Spears (revival Trob), Eagles, Brel, Abba (revival Télécom) et Madonna. Comme d'habitude, j'étais incapable de suivre le rythme et ma voix oscillait entre deux tons au-dessus et trois en-dessous dans la même mesure, mais je dansais, ce à quoi la plupart de mes collègues n'étaient pas habitués.

Au final, ce fut largement plus sympa que ce que j'imaginais. Je commence à comprendre comment certains peuvent passer leurs soirées à chanter.

Et pour tous ceux qui auraient l'esprit mal placé, il s'agissait d'un karaoke légal, sans charmantes demoiselles sur nos genoux pour nous aider à chanter :p

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mardi 18 décembre 2007

Petit week-end à Xitang - Seconde Partie

La nuit de samedi à l'hôtel fut nettement plus paisible que celle de la semaine dernière à Nanjing. Probablement parce qu'il n'y avait même pas de téléphone pour voir son sommeil interrompu par des propositions sans ambiguïtés.

6 heures du mat, réveil en sursaut pour se promener dans la ville au lever de soleil. C'est un peu tard, mais c'est néanmoins l'occasion d'apprécier le calme, de voir s'ouvrir les nombreuses échoppes. Autant dire que ce fut open-photo toute la journée.




Petit déjeuner typique chinois. Je commence à m'y habituer: raviolis, riz et viande cuits dans des feuilles, oeufs frits. Peu de touristes, et encore moins d'occidentaux. C'est aussi l'occasion (un peu plus tard tout de même) de goûter le vin de riz. J'ai finalement compris comment les personnages d' "Au bord de l'eau" pouvaient s'enfiler vingt ou trente bols sans l'ombre d'un problème... C'est encore moins alcoolisé que la pécheresse.




On trouve ça et là quelques photos de Tom Cruise, puisque certaines scènes de Mission : Impossible 3 ont été tournées sur cette rivière.

Quelques très vieilles (tout est relatif... 200 ans, cela reste récent comparé à l'histoire de la Chine) maisons sont ouvertes à la visite. On peut ainsi apprendre que les Chinois anciens étaient à peu près aussi ouverts d'esprit concernant la liberté des filles que pouvaient l'être toutes les civilisations contemporaines: interdiction totale de sortie, les repas étant récupérées directement par un système de poulie, la jeune fille n'ayant que le minimum de contact avec d'autres personnes.

L'heure tourne, et il faut bientôt, sous la pluie qui commence à s'abattre sur Xitang, partir à toute vitesse. Vélos puis minibus jusqu'à la gare routière, puis bus direct jusqu'à Shanghai...

lundi 17 décembre 2007

Petit week-end à Xitang - Première partie

Dans la série 'Mon séjour à Shanghai commence à toucher à sa fin et il serait temps que je me bouge le cul pour découvrir tout ce qu'il y a autour', je me suis laissé tenter par un week-end dans une des petites villes des environs de Shanghai nommée Xitang (西塘)
C'est loin d'être le coin le plus touristique, ce qui permet de passer un week-end plutôt relaxant.

Donc nous voilà parti le samedi après-midi (le samedi matin étant consacré à la récupération après un petit resto népalais accompagné d'un Malbec d'une rare qualité), train (attention, 8 yuan le ticket, je pense que c'est le trajet le moins onéreux que j'ai pu faire en Chine... moins cher et ça devient le métro), mini-bus, puis pousse-pousse (j'avoue avoir eu quelques inquiétudes vu l'état de la route).


Une fois arrivé sur place, chambre d'hotel avec vue sur la rivière. Une imitation de lit ancien loin d'être inconfortable, et la joie de voir une moustiquaire vu l'activité des insectes locaux, même à l'approche de l'hiver.

Par la suite, ballade dans la ville, alors que la nuit est déjà tombée. L'une des particularités de Xitang est le nombre incroyable de lanternes rouges que l'on peut y observer.

La ville elle-même est vraiment conservée en l'état (les buildings ne sont pas autorisés dans la vieille ville), ce qui lui donne un cachet rare.
Petit trajet en bateau, l'occasion de voir quelques autres touristes faire voguer au fil de l'eau de petites embarcations de papier portant des bougies. Tout autour, certains allument des petites feux d'artifices.


Après la ballade en bateau, direction vers un petit restaurant en terrasse (et vu la température, il fallait le vouloir). C'est l'occasion de se régaler de vin jaune, puisque celui de Xitang est réputé pour être le meilleur.

On peut voir derrière la photo le caractère 酒 qui signifie vin. Une fois n'est pas coutume, nous buvons dans des bols plutôt que dans des verres, ce qui rend l'expérience plus authentique encore. Autant dire que nous avons commandé un petit peu trop, et que, si le poisson et les raviolis n'ont pas fait long feu, il a fallu abandonner sur le champ de bataille bien trop de porc et d'épinards.




Par la suite, petite promenade le long de la rivière. L'occasion d'allumer quelques feu d'artifices (qui a dit gamin?). A deux yuans les cinqs, autant dire que nous en avions une sacré provision, qui mit un certain temps à s'épuiser.

Un dernier verre dans un petit café cosy le long de la rivière au milieu des joueurs de cartes fut le prélude d'une longue nuit de sommeil.







Petit bonus: que se passe-t-il lorsqu'on ne respecte pas le temps de pause d'un appareil lors d'une photo de nuit?

vendredi 14 décembre 2007

Week-end en approche

La semaine a été rude à certains points de vue. Je conterai bien ici les aventures de l'ami David au fabuleux pays des PC, mais il me semble que sa version sera sans doute encore plus colorée que la mienne...

J'ajouterai juste que j'ai vu dans les sous-sols de sa résidence la première piscine chinoise non-bondée depuis que je suis arrivée. 1 km de natation sans se préoccuper d'éviter tout un chacun est un rare plaisir. C'est aussi l'occasion de déguster de la cuisine du Xinjiang, assez différente de celle des Han. Le pire fut le moment où nous commendâmes un plat qui nous semblait fort appétissant de poulet et de pommes de terre. L'attente fut longue. Et récompensée. Autant dire qu'il y avait de quoi bien nourrir une famille standart. Deux si on ajoutait les nouilles...

Et alors que la brume semble couvrir Shanghai, je me rends compte que je ne serais pas encore l'homme de l'année question ponctualité...

Nanjing Tome 3

De retour une fois encore à la plume, pour compter ce dernier jour à Nanjing.
Après une nuit passablement agitée (tout homme ayant résidé seul dans un petit hotel en chine comprendra de quoi je parle... vivent les propositions à 1h du mat', lorsque les bras de Morphée se font les plus tendres), nous voilà donc en route pour la colline de Pourpre et d'Or.

Je passerai sur l'invraisemblable recherche d'un photomaton, nécessaire pour obtenir le forfait donnant accès à tous les sites touristiques des environs. Cela s'est terminé dans un photomaton au milieu d'une galerie marchande pour jeunes filles, dans une cabine toute rose, mon guide expliquant longuement que je ne voulais pas un fond 'cosmopolitan' pour des photos d'identité.




Bref, nous voilà parti presque en pleine nature. Première partie, les restes d'un autre mur datant de l'époque Ming. Il s'agissait de l'entrée des tombeaux de la colline. Les panneaux aux alentours indiquent aux touristes pressés que la partie vraiment intéressante commence deux-cents mètres plus loin...







Notre première étape était la tombe de l'empereur Hongwu, premier empereur Ming, extrêmement populaire pour avoir renversé la dynastie mongole des Yuan. Contrairement à nombre d'autres tombes, son site n'est pas complètement rectiligne, dû à de sombres raisons de géographie et de conflits avec les tombes déjà présentes.
La première partie de la tombe est constituée d'une longue allée entourée de diverses sculptures d'animaux debouts ou accroupis.
Certains sont classiques (chameaux, éléphants, lions, chevaux), d'autres moins (licorne chinoise, plus proche de notre chimère).







Suivirent les status d'officiels et de gouverneurs, avant d'entrer dans la seconde partie, une succession de temples renfermant tablettes et statues. Paradoxalement, le site de la tombe proprement dite n'est pas accessible, celle-ci n'ayant jamais été ouverte. Sachant ce qu'il est advenu sous la révolution culturelle du contenu de la tombe du 13ème empereur Ming, la seule jamais ouverte, cela vaut peut-être mieux.

Etape suivante: pique-nique au milieu des pigeons dans un ancien auditorium en plein air. Les pigeons sont tellement apprivoisés que la plupart des touristes prennent leurs photos avec quelques volatiles perchés sur les épaules. La lutte pour la protection de notre pitance fut épique.

Après une longue marche, nous arrivons non-loin du mausolée du Dr Sun Yat Sen, président et fondateur de la Première République. Tout y est au couleur de l'ancien Guomindang (bleu, blanc, et un peu de rouge). Une longue montée des 392 marches avant de pouvoir contempler les lieux.


L'entrée du mausolée. L'inscription est assez proche de 'Fraternité'


L'entrée de la tombe elle-même.

L'heure commençant à tourner, nous nous sommes ensuite rendus, à bord d'une navette imitation petit train, jusqu'à la pagode sous laquelle reposent nombre de membres du Guomindang morts durant l'insurrection du Wuhan (1911, qui conduisit à la chute des Qing et à l'avènement de la première république) et l'Expédition du Nord (1916, contre les seigneurs de guerre). Autant le dire, je crevais de vertige, au plus grand amusement de mon guide. Vue magnifique cependant de Nanjing...
Puis retour en catastrophe à Nanjing, avant que je ne puisse reprendre le train pour Shanghai. Derrière moi, une maman enseignait à son enfant de six-sept ans à lire et à écrire l'anglais. J'ai l'impression que dans quelques années, les Chinois parleront mieux anglais que nombre d'Européens, et notamment de Français.

mardi 11 décembre 2007

Nanjing Tome 2

Je manque (encore une fois, rengaine bien connue) de temps pour parler longuement de la colline de pourpre et d'or (紫金山) : comme je le disais précédemment, je n'ai pas pris les photos, donc vous allez devoir supporter ce clown noir et blanc en image durant tout le billet...


Première vision du lac Xuanwu (玄武), deux minutes après être sorti de la station de métro...
Le lac lui-même fait partie des Quatre Lacs associés aux Quatre Créatures de l'imaginaire chinois (Xuanwu signifie Tortue Noire, symbolisant le Nord et l'hiver)

Des immeubles à l'horizon, comme presque partout en Chine, mais le site reste quand même relativement bien conservé.

Une autre vue du lac, les couleurs d'automne en valent vraiment la peine, malgré les building s'élevant derrière.

La principale porte de Nanjing sous les Ming. Seul l'empereur était autorisé à utiliser l'arche centrale. Les ministres et gouverneurs avaient le droit d'emprunter les arches latérales une fois dans leur vie, le jour de leur nomination. Les habitants 'normaux' n'avaient jamais le droit de l'utiliser.



Petit parc sur une île à l'intérieur du lac Xuanwu. Le personnage ici représenté est un transexuel (je passe sur les rires de mon guide), homme devenu femme pour une raison que j'ai déjà oublié dans les croyances bouddhiques.

La ballade dans le parc a aussi été l'occasion de voir quelques couples prendre les photos pour le mariage, puisque c'est le lieu privilégié pour cela à Nanjing.

Autres photos cette fois-ci, celles du Zhonghuamen (中华门), clé des fortifications:





Le château lui-même n'a pas été épargné par les ans, mais a finalement été très récemment rénové. Cela lui enlève son cachet nostalgique, mais l'ouvrage n'en reste pas moins particulièrement imposant et sa vue suffit à transporter dans la Chine médiévale, évoquant les grands romans d'aventure chinois.








On reconnaît vaguement sur cette photo l'inscription 中华门 (Porte de Chine) écrite à l'ancienne (c'est à dire utilisant les anciens caractères et se lisant de droite à gauche).

lundi 10 décembre 2007

Nanjing

Voilà bien trois semaines que ce blog n'a pas été mis à jour, et il est donc grand temps de se livrer à des activités tenant de l'archéologie précolombienne, à savoir le dépoussiérer un tant soit peu.
Autant dire que ces dernières semaines furent particulièrement chargées. De l'arrivée de David à celle de mon chef, en passant par la réception de Nicolas 1er en sa cour de Shanghai, sans oublier les petits aléas du départ pour Chengdu, il y aurait de quoi remplir quelques billets.
Le problème étant que j'ai eu quelques problèmes pour me lever ces derniers temps, et que je vais essayer une fois n'est pas coutume de ne pas arriver trop en retard.
Voilà pourquoi je parlerai plutôt de mon dernier week-end, dans la ville des dix dynasties, Nanjing. Ville des dix dynasties car elle fut capitale sous dix différents régimes, depuis les Jin de l'Est jusqu'à la Première république, en incluant le fameux Royaume du Ciel.
J'avais la chance de connaître un collègue natif des lieux, pour m'aider à découvrir la ville.
Bien évidemment, avec mon sens de l'organisation à nul autre pareil, je réussis merveilleusement à oublier mon appareil-photo. Mon guide avait le sien, mais cela signifie notamment que vous serez bien obligé, une fois que je les aurais reçues, de contempler mon visage sur les photos (et les personnes m'ayant vu avant mon départ pourront s'extasier sur la perte de poids consécutive à quelques mois en Chine).
Après deux petites heures de train, me voilà arrivé en gare de Nanjing, ultra-moderne et donnant directement sur le lac. Climat plus froid qu'à Shanghai, et mon manteau en cachemire récupéré la veille au marché au tissus tient ses promesses. Le temps de retrouver mon guide, et nous voilà parti en vadrouille autour dudit lac. C'est notamment l'occasion de découvrir les remparts, ouvrage de titans datant du premier empereur Ming (qui fit de Nanjing sa capitale, et est considéré comme le héros de la ville). Les briques en furent importés de toutes les provinces de Chine, et le nom du tailleur est inscrit sur chacune d'elle... les créateurs de briques défectueuses étant punis.
Déjeuner 'rapide' dans un fast-food du centre-ville (fast-food signifiant quand même deux bols de nouille, un plat de porc, du canard froid et des légumes), et nous voilà partis pour le musée de la ville, à l'occasion d'une exposition présentant certaines pièces gardées en réserve et particulièrement intéressante. L'occasion pour moi d'en apprendre plus sur la symbolique du criquet, (dont le nom chinois est proche de princesse), sur le travail du jade et de l'or à la cour impériale, sur l'histoire d'une maîtresse-tisserande ayant envoyé à son mécène une tapisserie tissée de ses cheveux, sur les cartes chinoises de la dynastie Ming, et sur la façon dont s'occupaient les lettrés à l'époque des Trois Royaumes.
Nous nous sommes ensuite rendus sur le Zhonghuamen, l'une des dix-huit portes de Nanjing, véritable château médiéval offrant une vue impressionnante sur la ville.
La dernière étape fut la recherche d'un restaurant près de l'ancien quartier des prostituées, et le récit de la vie de certaines des Huit Prostituées de Nanjing.
Je passerai sous silence la nuit à l'hôtel et les coups de téléphone au beau milieu, de type 'Sex, good'... j'avais oublié que cela faisait aussi partie de la vie en Chine.

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