jeudi 4 décembre 2008

Jours paisibles et matins calmes

  Mon séjour à Séoul se termine...

  J'ai eu l'occasion d'explorer les rues de la villes, d'expérimenter les brochettes, en-cas et autres pâtisseries vendues dans la rue.

  On peut voir un peu partout dans les rues de la capitale coréenne des hommes habillés de rouge agitant sans cesse une cloche. J'ai appris par mes collègues qu'ils font partie d'associations caritatives recueillant des fonds à l'approche de Noël...

  Car Noël est proche. J'imagine que c'est une évidence pour n'importe quel occidental, mais j'avais complètement oublié l'approche de la Nativité, tant elle ne fait pas recette à Pékin. A Séoul au contraire, on commence à voir beaucoup de décorations rouges et de sapins.

  Mes collègues m'ont promis de me faire découvrir des spécialités culinaires coréennes demain. J'ai cru comprendre que cela incluerait le Sujo, alcool local - j'espère juste qu'il ne sera pas aussi ignoble que l'infâme Baijiu chinois.

mardi 2 décembre 2008

Seoul encore

  Seconde journée en Corée. J'ai vu pour la première fois depuis dix ans quelqu'un qui faisait une minute de silence (visiblement un benedicite silencieux) avant de se jeter sur sa pitance. Je dois dire que j'ai été assez surpris du comportement des Coréens à table. Ils mangent très vite et ne parlent quasiment pas pendant le repas, reportant plutôt les discussions aux différentes pauses café. Le thé semble avoir moins de succès là-bas.

  Je dois dire que Séoul correspond vraiment à l'idée que je me faisais des mégalopoles asiatiques avant de partir pour Shanghai: hi-tech, extrêmement lumineuses la nuit, avec tout un mélange de restaurants, de bars, de vendeurs de snacks (brochettes, pâtisseries, tubercules en sauces, etc.).

  Question hi-tech, j'ai pu voir ce dont je n'avais qu'entendu parler en France: les portables servant de pass pour le métro (on en discutait déjà dans ma première année d'école, mais on n'a pour autant que je sache jamais dépassé le stade de l'expérimentation).

  A part ça j'ignore si c'est mon charme naturel ou l'effet de la fatigue, mais c'est bien la première fois que, prenant le bus pour rentrer à l'hotel, je sens une ravissante collègue s'endormir contre moi.

  J'ai aussi été surpris par la discipline des Coréens. On trouve des places réservées dans le métro pour femmes enceintes et personnes âgées. Même dans une rame remplie à ras bord, personne ne s'assied à ces places. Stupéfiant pour qui a passé ces dernières années en France ou en Chine.

lundi 1 décembre 2008

Premier jour en Corée

  Me voilà enfin au bout de ma première journée de travail en Corée (enfin, presque à la fin, puisque mes collègues chinois continuent de me harceler sur MSN pour analyser leurs problèmes...)

  Journée sacrément enrichissante dans tous les cas.

  J'ai eu l'occasion de goûter enfin la cuisine coréenne. Elle n'est pas aussi abjecte qu'on me l'avait annoncée, ni suffisamment pimentée pour me faire reculer. Mes collègues n'en revenaient pas. Il semble qu'un occidental qui apprécie la cuisine épicée soit contraire à tout ce qu'on a pu leur enseigner.

  Le pays lui-même est vraiment valloné. Depuis mon hotel jusqu'au site d'Anyang à quelques dizaines de kilomètres de là, des collines ocres et brumes parsemaient le paysage.

  Le prosélytisme religieux semble sacrément actif. J'ai pu voir un peu partout des églises adventistes, pentecôtistes, etc. Visiblement, l'armée américaine est arrivée accompagnée de ses missionnaires il y a cinquante ans.

  Grand moment de Mister Bean aussi lorsque je me suis retrouvé face à des toilettes doté de télécommande aussi complexes qu'un cockpit de Rafale, avec les explications en Coréen. Evidemment, mes tendances geek m'ont poussé à toucher tous les boutons, avec des effets aussi variés que le réchauffement du siège, les brises chaudes ou le jet d'eau en charge de masser mon fondement. Avec l'éternel question: mais comment arrête-t-on tout ça... Je n'en dirais pas plus pour protéger ma dignité.

  J'ai aussi tenté l'aventure de la navette et du métro - moderne, rapide, suffisamment spacieux pour ne pas être serré comme des sardines. J'étais visiblement le seul occidental dans la rame. Voilà qui m'a rappelé mes première journées à Shanghai.
  Ce fut aussi l'occasion d'observer un petit peu les Coréens. Bon, surtout les Coréennes, je l'avoue. Elégantes, toujours maquillées, et se promenant avec des gadgets hi-tech à faire frémir d'envie bon nombre de nerds.

  Il me reste quelques slides à compléter, avant d'aller explorer un peu la nuit pékinoise.

  En attendant, une petite photo depuis ma chambre. C'est brumeux et on ne voit pas aussi bien que prévu les collines du lointain, mais pas si désagréable que ça.


dimanche 30 novembre 2008

Arrivée à Séoul

Et me voilà donc arrivé au Pays du Matin Calme.

L'occasion de visiter deux aéroports ultra-moderne: le Terminal 3 de Beijing, mis en place pour les JO, et l'aéroport d'Incheon, non loin de Séoul. Je me suis rendu compte à ce moment-là que Roissy tenait encore bien la comparaison.

L'arrivée en Corée m'a fait la même impression que l'arrivée dans bon nombre de villes chinoises: il y a des caractères partout que je ne comprends pas, des types qui m'accostent pour me proposer un taxi, et de ravissantes hotesses.

Evidemment, la première chose que j'ai faite en arrivant à l'aéroport de Séoul fut de chercher un distributeur pour récupérer quelques spécimens de monnaie locale. Et là, quand mes demandes répétées pour tirer de l'argent de mon compte français se sont soldées par des échecs cuisants sur l'ensemble des distributeurs de l'aéroport, j'ai commencé à prendre peur. J'étais dans un pays étranger, où je ne connaissais personne, avec un hotel à plus d'une heure et demi de route et sans un denier en poche. Bon moment d'angoisse.

Après un peu de réflexion, je me suis rendu compte que j'utilisais le code de ma carte chinoise sur ma carte française... j'aurais bien aimé un message d'erreur un peu plus explicite que 'tentative refusée'.

Dûment doté d'un matelas de Won (1 euro vaut environ 1800 won, autant dire qu'on utilise des petites coupures de 10 000 ), je suis parti en quête d'un taxi officiel. Et là, coup de chance juste en sortant: un bus arrive, s'arrête devant moi, et annonce comme terminus mon hotel. Grand confort, siège en cuir et ceinture de sécurité - l'antipode de la Chine. J'ai surtout été surpris lorsque le chauffeur s'est incliné devant les passagers avant de prendre le volant: me voilà devant une autre culture encore différente de celles que j'ai pu rencontrées.

La nuit m'a empêché d'admirer le paysage, mais il y a eu notamment une traversée de viaduc qui laisse espérer de jolies vues dans les jours qui viennent...

vendredi 28 novembre 2008

Instance de départ

Quelques nouvelles pour ceux et celles qui s'inquiètent de ne plus en avoir.

Je pars la semaine prochaine passer quelques jours en Corée pour le boulot, à Anyang juste à côté de Séoul. L'occasion pour moi de découvrir une nouvelle capitale asiatique, et de voir si les Coréens sont aussi bosseurs qu'on le dit - ma chef chinoise m'a déjà conseillé de ne pas suivre leurs horaires...

La mission économique locale (dont je dépens) et mon entreprise nous envoient des tas de mails pour nous dire que les voyages en Thailande et en Inde (en particulier à Bangalore) sont tous remis à plus tard - pas de problème a priori pour Seoul.

Petit effet de bord: la mission économique locale a utilisé, pour la première fois depuis que je suis ici, les adresses personnelles de tous les VIE de Pékin. J'imagine que cela ne devait pas se produire souvent, car la conséquence immédiate a été un flux de pub, offres d'emploi et autre demande de soutien pour le noël des enfants Ningxia... Certains ont eu l'occasion de se faire un joli carnet d'adresse.

Au vu du nombre de demande de contact que je reçois ces derniers temps via copains d'avant et autre, il semble qu'il y ait de plus en plus de monde prêt à tenter l'aventure chinoise en ces temps de crise.

mercredi 26 novembre 2008

Tours

Petite balade le week-end dernier près dans le quartier des tours du Tambour et de la Cloche. L'air est froid et sec. Les rues sont pleines de monde, profitant visiblement des derniers jours d'automne.

Une légende raconte que la fille du fondeur de la cloche s'est jeté dans le bronze pour qu'il soit de qualité suffisante. Il me semble déjà avoir rencontré semblable légende à Nanjing. C'est en tout cas révélateur de la pensée confucionniste, qui place le respect pour le supérieur (père, patron, dirigeant) en valeur cardinale.

Tour du tambour


Tour de la cloche

vendredi 14 novembre 2008

Au fil de la plume

Presque quinze jours sans blogger... Il va falloir penser à corriger tout cela.

A vrai dire, rien d'important dans ma vie ces derniers temps: pas de grandes découvertes, de coup de gueule ni de voyage. Et pas vraiment envie d'écrire.

La vie suit gentiment son cours. La crise touche aussi la Chine, souvent plus méchamment qu'ailleurs même si la croissance à 8% rend envieux le reste du monde: la bourse de Shanghai a perdu 70% de sa valeur en un an, entraînant avec elle des millions de Chinois qui y avaient placé une grande partie de leurs économies. Sale temps pour les retraités notamment. Hong Kong et Shenzhen ne vont guère mieux. Et les plans de relance ne produisent guère l'effet voulu.

L'euro a perdu près de 20% par rapport au yuan ces deux derniers mois... juste à l'approche du moment où je dois payer mes trois mois de loyer... Joie et allégresse (je n'aurais pas la naïveté d'imaginer que les indemnités de VIE augmentent en conséquence)

Je découvre un peu plus ce à quoi ressemble la vie à Pékin en automne. Agréable durant la journée, glaciale parfois pendant la nuit. Circulation infâme... aller en centre-ville en sortant du boulot tient de la folie furieuse. Les voitures sont toutes recouvertes d'une épaisse pellicule de poussière et de sable du désert de Gobi.

dimanche 2 novembre 2008

Team building

J'ignore s'il existe une traduction française 'officielle' pour ce type d'activité. Pour les heureux qui n'ont jamais participé à ce genre de choses, il s'agit de prendre un certain nombre d'individus travaillant pour la même compagnie, souvent sur le même projet, et de les lâcher dans la nature sous les ordres d'un adjudant sadique pour se livrer à nombre d'activités plus ou moins respectables afin de tisser des liens et, au final, d'être plus productifs.

Dans mon cas, je me suis retrouvé quelque peu embrigadé par une de mes mignonnes petites chefs d'équipe

- Emmanuel, do you have anything planned this week-end?
- Well, not exactly (ce qui veut dire en général manger, dormir, sortir, éventuellement blogger et lire)

- We have team-building activities next Saturday, do you want to come with us?


Et là, forcément, comme elle m'a fait un joli sourire, je me suis retrouvé le samedi matin à l'aube dans un bus en partance vers le nord (l'autoroute conduisant à Chengde, je suis sûr que certains lecteurs se rappellent de l'avoir vu de loin...)
L'un des grands avantages de Pékin par rapport à Shanghai est la proximité de la nature. Après une petite demi-heure de route depuis nos locaux, le paysage ressemble plus ou moins à cela:

Pas vilain quand même...

Dès le début, nous fûmes séparés en deux groupes, les Aigles et les Phoenix, chacun avec notre drapeau. Mon instinct geek m'a fait immédiatement imaginé les activités de paintball, type 'Capture the Flag' qui allaient s'ensuivre. Tout faux.

Ce fut plutôt de l'agro-branche à la chinoise, à savoir des activités de courses au milieu des arbres, sur ponts de corde, dans des tunnels, etc. Par rapport à ce que j'avais pu expérimenté en France, tout était beaucoup moins en altitude... mais en contrepartie il n'y avait aucune protecction hormis les filets de sauvetage.

Il faudrait que j'arrête de prendre des poses sur toutes les photos

Il y eut aussi de grands moments tyroliennes. Par grand vent. Avec des panneaux indiquant 'Poids maximum 80kg' Même si j'en suis bien loin maintenant, je dois avouer que je n'étais pas si rassuré que ça sur la sécurité de l'ensemble - le matériel chinois est précédé généralement d'une réputation douteuse. J'étais mauvaise langue, il n'y a pas eu de problème.

Saultes et collines... ça fait toujours du bien

A part ça, un petit peu de course de tonneaux, d'escalade, de tir à l'arc et autres activités du même tonneau. Autant dire que je suis depuis ce matin dans un état lamentable, mais que je garde de tout cela de bons souvenirs néanmoins... en attendant que notre photographe diffuse les images compromettantes.


jeudi 30 octobre 2008

Circulation Pékinoise

Je me sens d'humeur à continuer à raconter ma petite vie.

Comme le savent mes lecteurs de longue date, j'ai la chance, grâce à ma charmante secrétaire, d'avoir un appartement à quinze minutes à pied du boulot - le rêve pour quiconque a dû régulièrement affronté l'A86 ou la N118 aux heures de pointe.

Je traverse quelques résidences, à côté des plans d'eaux et des chinois pratiquant leurs exercices matinaux, qui avec des sabres, qui avec des éventails. Il m'arrive de longer une école proche et de voir tous les écoliers dans la cour se livrant eux aussi à leurs exercices matinaux rythmés par les haut-parleurs.
Je passe devant quelques petits restaurants, boulangeries (si, si), garages et autres spa.

Et là j'arrive à l'infâme carrefour de 广顺北大街 et de 望京北路, deux des principales rues de Wangjing. Quand je dis rues, je veux dire par là deux de ces 2x3 voies escortées de contre-allées dont l'une est alimentée (et alimente) l'un des périphériques de la cité. Autant dire un beau noeud de circulation. Nous sommes à Pékin, donc tout cela est géré par quelques feux tricolores auxquels on rajoute les règles usuelles de circulation en Chine: les feux ne comptent pas lorsqu'on veut tourner à droite (corrolaire de cette règle: quel que soit la ville de Chine où vous vous trouvez, un passage piéton est un lieu dangereux sur lequel la plus grande prudence est nécessaire).

Et chaque matin se déroule devant moi ce spectacle chaotique, comprenant taxis en retards, deux-roues en tout genre (vélos classique, mini-vélos, vélos électriques, scooters, motos) ayant pour point commun de considérer que le code de la route ne s'applique pas à eux et qu'ils sont invincibles, vélos tirant des carioles emplies à ras-bord, navettes amenant leur contingent d'ingénieurs dans les entreprises de télécommunications alentour, et piétons cherchant, envers et contre tout, à traverser au pas de course puisque les feux ne restent pas au vert suffisamment longtemps pour franchir ces rues en marchant. Tout cela au rythme assourdissant des klaxons.
Parfois, tout se calme lorsqu'un deux-roues est renversé et que son propriétaire voltige à quelques mètres (c'est objectivement rare, mais j'y ai déjà assisté - pas trop de dommage en général).

Il m'arrive aussi d'apercevoir des éléments plus exotiques: carioles tirées par des mulets, ou bien vélos tirant une remorque elle-même reliée au vélo de l'épouse tirant elle-même une seconde remorque: vive l'esprit de famille.

mercredi 29 octobre 2008

Il caille !!!

L'ami Mikael, for de sa longue expérience à Pékin, m'avait pourtant prévenu: la période entre le 15 octobre et le 1er novembre est particulièrement difficile dans la Capitale du Nord.

Certes, il fait plutôt chaud dans la journée: on peut encore sortir du bureau en chemise dans l'après-midi. Mais les nuits commencent à osciller entre le glacial et le polaire dans mon appartement. J'ai tout de même eu confirmation que le chauffage serait activé au 1er novembre dans mon immeuble... en attendant je me recouvre de pull-over et me calfeutre sous deux couettes en espérant de meilleurs jours.

jeudi 23 octobre 2008

Automne Pékinois

Les jours passent et se ressemblent en cette fin d'octobre. J'avais entendu dire que l'automne était la meilleure saison pour apprécier Beijing, et cela se révèle particulièrement vrai. Temps sec, ciel bleu, parfois même dégagé (je n'ai jamais autant apprécié la vue des collines encerclant la cité que ce matin).

On sent tout de même que l'hiver frappe à la porte: vent glacial et nuits fraîches sont désormais parties intégrantes du quotidien. Le chauffage central n'est pas encore activé, et les couches de draps supplémentaires sont déjà nécessaires. J'attends avec circonspection cet hiver pékinois dont nous a souvent parlé Mikee... quitte à aller faire un tour à Shenzhen ou à Sania au mois de novembre pour profiter de la plage.

lundi 20 octobre 2008

Ambiance post-olympique

Ca y est, l'esprit olympique semble avoir quitté Pékin.

Les drapeaux rouges ont enfin déserté magasins, restaurants et autres habitations. Il n'y a plus de petits groupes affublés de t-shirt Wangjing épiant tout un chacun à chaque coin de rue. Bien moins de policiers aussi.
Par contre on recommence à voir dans les rues des vendeurs de brochettes et de snacks en tout genre. Les vieilles dames tirant leurs charettes emplies de quantités monstrueuses de cigarette ont aussi fait leur retour. Les prix semblent baisser (ça, c'est peut-être aussi dû à la comparaison avec la France).
Evidemment, ça signifie aussi qu'on ne peut pas faire cinquante mètres à 三里屯 (Sanlitun, une des deux grandes concentrations de bars, restaurants et boîtes de nuit de Pékin) sans recevoir trois propositions de type "Ladies' bar", "Beautiful Ladies", "Massage"...

En tout cas, l'ambiance devient sacrément plus respirable de mon point de vue (l'air beaucoup moins... finalement il semble que les mesures anti-pollution aient eu un effet). Je vais enfin pouvoir découvrir ce à quoi ressemble vraiment Pékin sans l'agitation des mois précédents.

samedi 18 octobre 2008

Difficile réadaptation

Il suffit d'un mois en France pour oublier certains automatismes ou notions typiquement chinoises.

Par exemple, la taille des plats.

Il y a non loin de chez moi deux petits restaurants (on dira des cantines): l'un s'appelle 杭州小吃 (snacks de Hangzhou), l'autre 成都小吃 (snacks de Chengdu). J'y ai mes habitudes le midi, et souvent le soir à emporter. Les menus sont bien entendus en chinois, et avec bien peu de photos (on parle de cantine, là). Autant dire que j'ai repéré avec attention les plats qui me convenaient le mieux, et que j'évite les expériences douteuses... un caractère peut faire la différence entre un plat de poulet parfaitement honnête et un autre rempli d'intestincs.

J'avais hier soir plutôt envie de poisson et de piment (curieuse combinaison certes, mais que j'apprécie parfois). Jetant un coup d'oeil sur les photos affichés, je repère un plat composé de poisson (鱼), bouilli ou à la vapeur (je reconnais 水, l'eau). Et vu les couleurs sur la photo, je n'ai pas d'inquiétude sur la dose d'épice (et puis c'est tout de même un resto sichuanais).

Je commande donc, m'assieds, observe les gens autour de moi: quelques étudiants, des treillis ça et là (il doit y avoir aussi des surplus dans l'armée de libération du peuple). Soupes, vermicelles de pomme de terre, viande sauté et autre 白酒 (alcool blanc infâme) apparaissent et disparaissent presque aussitôt sur les tables. L'heure passe et mon plat n'arrive toujours pas. Je commence à m'inquiéter quelque peu, me demandant tout de même ce que j'avais pu commander... Au bout d'une petite demi-heure (et tous ceux qui ont déjà été dans ce genre de resto ont une idée de ce que peut représenter une demi-heure pour préparer un plat), je vois arriver un sac gigantesque, rempli d'eau, de poisson et de piment... de quoi nourrir quatre personne sans problème.

Et me voilà sur le chemin du retour, me sentant un peu bête avec mon sac de poisson. Coup de chance, le sac a tenu jusqu'à l'arrivée au bercail, le temps de verser tout ça dans une marmite:


Je n'ai pas eu de problème pour dormir après ça...

mercredi 15 octobre 2008

Après un mois en France...

Me voilà de retour sur les terres pékinoises.

Le retour en France m'a fait du bien. Il a fallu pas mal de réadaptation. Le décalage horaire, bien sûr. Les bonnes choses: comprendre les gens de la rue, ne pas être obligé de négocier la moitié de ses achats, vivre dans des lieux silencieux, découvrir des open-spaces quatre fois moins denses, retrouver le goût de la viande saignante, du fromage et de la charcuterie.
Les mauvaises surprises aussi: la voiture en banlieue est une épreuve toujours aussi atroce. Les compagnies de téléphonie mobiles s'empiffrent joyeusement sur l'utilisateur ('quoi? Mais pour le prix d'une carte SIM j'ai la même en Chine avec dix heures de communication'), les pétrolières également (ou comment dépenser l'équivalent d'un SMIC chinois en deux semaines de transport).

Dans tout ça j'ai tout de même eu le plaisir de revoir ma chère Paris (et de découvrir la Nouvelle Athènes), de faire un tour dans les Alpes, de visiter mon lit (pour cause de grippe) et les abbayes bourguignonnes (en cas de beau temps). J'ai fait l'expérience du GPS de nuit, dans la pluie et la brume, le long du chemin des Grenouilles et des sentes incertaines. Mon sac-à-dos à souffert de mes incursions chez Scylla, haut lieu de débauche littéraire devant l'éternel. Et je me suis rendu compte de la vivacité des couleurs d'automne, si intenses comparées à celles de Chine.

En attendant la suite de mes pérégrinations pékinoises...

jeudi 11 septembre 2008

Jeux paralympiques

Petit mea culpa: après avoir dit pis-que-pendre des JO, me voilà passant la soirée aux paralympiques. Pour ma défense, je dirais quand même que l'ambiance est nettement différente: les yeux du monde ne sont plus fixés sur Pékin, et la Chine entière ne craint plus le moindre impair qui ferait perdre la face au pays aux yeux du monde. Bref, l'air est nettement plus sain.

Et me voilà donc parti pour le Nid d'Oiseau, armé de mon billet à 50 kuai (gros avantage des paralymiques: trouver un billet ne nécessite pas d'amis bien placés ni de portefeuille trop bien rempli).

Mon billet (avec la seule mascotte des Paralympiques... )

Le même, devant le nid d'oiseau

Entrée sans problème, après avoir été convenablement fouillé (à ce sujet-là, je préfère tout de même nettement les charmantes hotesses des aéroports). La recherche d'une place libre fut par contre une gageure: visiblement, le nombre de ticket en vente était largement supérieur au nombre de places disponibles, et le début de la soirée fut consacrée à d'âpres négociations avec les volontaires qui racontaient tous 'No available seat, go ahead' aux passants.

Le nid d'oiseau

En désespoir de cause, j'ai terminé debout dans une tribune à côté d'un gamin hystérique (je fut victime alors d'une grande envie de participer aux jeux, catégorie Taekwondo ou lancer de boulet).

Le Nid d'Oiseau de l'intérieur

Avec la flamme...

La suite fut des plus classiques: courses en tout genre, lanceuses de javelot au milieu, et cérémonie de remises des médailles dans l'entrejeu. Il fallut attendre un bout de temps avant d'entendre retentir l'hymne chinois, ce qui eut le don d'agacer une damoiselle derrière moi qui désespérait de pouvoir le chanter dans cette enceinte.

Je ne peux pas vraiment dire que j'ai porté malheur aux Français, contrairement aux insinuations pijiesques. Je n'en ai quasiment pas vu. Néanmoins, le premier fut un coureur de 400 mètres qui décrocha une jolie médaille de bronze, et fut le seul ensuite à faire un deuxième tour de piste portant son drapeau.


C'est dans ses moments-là qu'on regrette de ne pas avoir un zoom plus profond

Vint enfin le moment de partir. Je me baladais encore autour du stade quand intervient une ultime remise des médailles, en javelot masculin (je n'ai pas noté le handicap). Surprise, le vainqueur était français. Et c'est après avoir entendu résonner la Marseillaise dans le Nid d'Oiseau que je suis parti vers d'autre cieux (en l'occurence la rue des fantômes).

Les médaillés

Le drapeau français flottant dans le stade (comment ça, chauvinisme exacerbé???)

mercredi 10 septembre 2008

Site de voyage - Soirée au nid d'oiseau

Deux petites choses qui viennent égayer mon quotidien plutôt stressant ces derniers jours:
- j'ai découvert, parmi les nombreux affidés de wikipedia, un site vraiment intéressant: Wikitravel (ici en français, malheureusement beaucoup moins fourni). Ca ne remplace sûrement pas un routard ou un lonely planet, mais ça a l'énorme avantage d'être gratuit et de pouvoir préparer les futurs voyages (au hasard Prague ou la Corée du Sud)

- je vais ce soir (c'est à dire dans deux petites heures) au nid d'oiseau voir quelques épreuves d'athlétisme et autres remises de médailles des jeux paralympiques. Au contraire des JO, obtenir des places est une sinéçure, et les prix sont nettement plus abordables. J'espère que je ne porterai pas trop malheur aux athlètes français (contrairement à ce que peut insinuer l'ami JP)

lundi 8 septembre 2008

Les salons de thé de Chengdu

Quelques souvenirs du Sichuan...

Chengdu est, avec Hangzhou, l'une des cités favorites des Chinois, connue pour sa douceur de vivre. Et rien ne résume mieux l'agréable impression de paresse qui plane sur la ville que les salons de thé.
Elles sont nombreuses à Chengdu, particulièrement appréciée des locaux comme des touristes. On s'y installe, on commande l'un des multiples thés disponible, et l'on passe l'après-midi ou la soirée à discuter, remplissant sa tasse d'eau chaude. Les feuilles sont en général de telles qualité que le goût du thé y est encore vivace après quelques heures.

Les loisirs y sont multiples. Mahjong bien sûr, cartes ou échecs également. En Il suffit en général de s'asseoir pour qu'un assistant vienne proposer massage ou nettoyage d'oreille.

La plupart de ces salons de thé proposent également des performances le soir: à la manière d'un music-hall, bon nombres d'artistes défilent sur la scène: chanteuses, danseuses, acrobates, marionnettistes, etc.

Danseuse dans une maison de thé

Le clou des spectacles est cependant bien différent: il s'agit de danseurs masculins, au visage recouvert d'un masque, dont le masque change à toute vitesse sans que nul ne puisse deviner comment ils opèrent (leur 'secret' reste l'un des mieux gardé de Chine). On voit ainsi, pendant cinq à dix minutes, une trentaine de visages différents apparaître à la vitesse de l'éclair. Réellement impressionnant.

vendredi 5 septembre 2008

Festival de la Lune

Dans quelques jours (le 13 septembre) aura lieu le festival de la Lune, parfois appelé 'Festival de la mi-automne'. Il a lieu chaque année au 15ème jour du 8ème mois lunaire, ce qui en fait en général la pleine lune la plus proche de l'équinoxe d'automne. On dit que la Lune est la plus belle à cette période.

Bon nombre de légendes sont associées à cette période, racontant les amours de Houyi (后羿), l'archer et de Chang'e (嫦娥). Selon l'une des plus populaires, Houyi et Chang'e vivaient originellement au palais de l'Empereur de Jade (un équivalent chinois de l'Olympe). Ils en furent bannis à la suite d'intrigues de cours, et furent exilés sur Terre.
A cette époque, il existait dix soleils. Et chaque jour, la mère des soleils faisait parcourir la planète à l'un d'entre eux. Mais vint un jour où les dix soleils firent ensemble le tour de la planète. La Terre fut dévastée, la vie brûlée et décimée. Alors l'empereur céleste demanda à Houyi d'abattre les soleils. Celui-ci prit son arc et détruisit neuf des dix soleils. Le climat fut de nouveau doux. Pour remercier l'archer émérite, l'empereur de jade mit fin à son exil. Il lui offrit une pilule permettant de voler jusqu'à son palais.
Houyi rapporta la pilule chez lui, et s'affala dans son lit, épuisé. Chang'e rentra alors à la maison, et vit la pilule. Elle l'avala et commença à s'élever dans les airs. Houyi, réveillé par ses cris, tenta alors de l'empêcher de s'envoler, mais en vain. Irrésistiblement, elle s'envolait seule dans les cieux. Elle s'arrêta au premier astre venu, car elle ne voulait pas quitter son époux. Elle est depuis devenue la déesse de la Lune.
Chaque année, Houyi tente de la rejoindre au 15ème jour du 8ème mois lunaire, et c'est pourquoi la Lune est si belle à ce moment-là.

Dans les faits, le festival de la Lune est célébrée dans toute l'asie orientale: Chine, Corée, Japon, Vietnam, etc. C'est notamment l'occasion de manger les gâteaux de lune, pâtisserie fourrées de viande, d'oeuf, etc, prisée par les Chinois bien plus que par les Occidentaux (pas vrai Mikee ?)

Gâteaux de la Lune

A Hangzhou, la fête de la Lune prend un tour particulier. Il y a sur le lac trois lanternes qui ne sont allumées qu'à cette occasion. Les habitants embarquent avec des torches sur le lac, et le reflet de la Lune, les torches des habitants ainsi que les lanternes forment paraît-il un spectacle unique.

lundi 1 septembre 2008

Journée paisible à Pékin

Comme je le disais précédemment, les JO sont finis et le calme semble revenir à Pékin. J'apprécie de plus en plus cette ville.
Hier fut une journée vraiment reposante. Certes, le réveil fut difficile pour cause d'abus conjugué de bière trappiste et de shots dévastateurs. Néanmoins, la vue des collines alentour tout en dégustant le café matinal m'a réellement mis de bonne humeur: le ciel bleu est une denrée rare pendant un été pékinois.

En conséquence, direction Qianmen (前门 pour les sinophones), ancienne rue de Pékin récemment reconstruite. Pour un occidental, la reconstruction prête à rire, tant cette rue semble artificielle: fausse ambiance XIXème siècle, et surtout une impression de centre commercial encore inachevé, rempli d'échoppes vides attendant preneur. La foule se presse dans les quelques lieux déjà occupés.

Qianmen, la porte donnant son nom au quartier

Foule attendant devant l'un des rares restaurants ouverts

Reconstitution de la première gare pékinoise (et chinoise d'ailleurs)

Trouver un restaurant valable dans les environs nécessita un peu de persévérance: personne ne semblait choqué dans les alentours par les restaurants proposant les dix dumplings à 56 yuans (les mêmes à cinq minutes de chez moi en valent 4... il y a de l'abus quelque part), mais j'ai tout de même préféré plonger dans des rues plus populaires.

Pour la suite des évènements, direction Zhongshan Park (中山公园). A peu près toutes les villes chinoises ont un jardin portant ce nom, en l'honneur de Sun Yan Sen. Dans le cas de Pékin, c'est un jardin juste en lisière de la cité interdite, accessible à tous, mais uniquement fréquenté par les pékinois... balade particulièrement reposante à l'intérieure, je l'avoue.




Quelques photos du parc Zhongshan

La fin de la journée fut consacrée à la remontée vers les lacs et la négociation avec les pousse-pousse, avant de trouver un petit joyau perdu à côté de Xihai (西海), le lac de l'Ouest pékinois. On y trouve notamment un pub particulièrement sympa, avec une jolie terrasse donnant sur le lac, un barbecue gratuit le dimanche soir et du pastis, denrée rare en ces lieux... tout pour passer une soirée paisible.

Houhai par un après-midi ensoleillé

vendredi 29 août 2008

Petite annonce

Dans quelques jours (13 septembre pour être précis), je serais de retour en France pour un mois. Le programme est encore flou, mais je serais à coup sûr sur Paris et sa région du 13 au 28, si d'aventure vous voulez me voir :)

mardi 19 août 2008

Di Renjie - Le juge Ti

Histoire d'oublier un peu les JO, je vais vous parler aujourd'hui d'un personnage qui connut deux destinées différentes, historique et littéraire: Di Renjie (狄仁傑).

Di Renjie était un lettré du début de la dynastie des Tang (pour situer tout cela, c'est par là...) Issue d'une famille d'officiels, il passa brillament les examens impériaux, et occupa des postes plus ou moins importants à travers tout l'empire. Il sera notamment plusieurs fois chancelier.
La maheure partie de sa carrière se déroula sous le règne de Wu Zetian. Sa fidélité, au-delà des cabales et autres intrigues politiques, est totale envers l'Empire. Ceci lui vaudra sa part d'exil et de calomnie, ainsi que le respect de tous sur ses vieux jours, alors qu'il est considéré comme la caution morale du régime.
Il recommandera avant sa mort la plupart des officiels qui renverseront Wu Zetian, et est à ce titre considéré comme l'un de ceux qui ont restauré la dynastie Tang.

Statue de Di Renjie à Guangyuan

Par la suite, au XVIIIème siècle, un anonyme publia un ouvrage nommé '狄公案', ce qui peut se traduire par 'Affaires du Juge Ti'. Ces trois nouvelles racontent des enquêtes policières résolues par un magistrat dont la personnalité et l'histoire sont basées sur celles de Di Renjie. Néanmoins, nombre de détails font plutôt référence à la vie sous les Ming que sous les Tang.

Couverture de 狄公案

Par la suite, au milieu du XXème siècle, un orientaliste autodidacte, Robert Van Gulik, découvre ce manuscrit et entreprend de le traduire. Le succès et le plaisir qu'il prit à cette aventure le pousseront à écrire lui-même d'autres aventures du Juge Ti, depuis ses débuts comme magistrat débutant au Nord-Est de la Chine jusqu'à son apogée à Chang'an et Guangzhou (Canton).

Couvertures d'une des aventures du Juge Ti écrite par Van Gulik

mardi 12 août 2008

Bien loin de l'agitation...

Les jours s'écoulent gentiment à Wangjing, loin de la frénésie olympique. Peu de choses à raconter finalement, sinon une expédition intéressante à la gare de Beijing: visiblement, toutes les hotesses sachant parler anglais ont été envoyées à l'aéroport, et la recherche de tickets pour Xi'an a forcé l'ami Chris à chercher le seul guichet pour étranger...

A part ça, comme vous avez pu le remarquer, j'ai remplacé le diaporama de Suzhou par celui du Palais d'Eté... Il faudra visiblement que je m'habitue à y aller tous les mois, car il s'agit d'un rituel obligé pour tout touriste s'invitant de par chez moi, tout comme le restaurant de canard laqué.

dimanche 10 août 2008

Week-end olympique

Visiblement, il faudra boire le calice des JO jusqu'à la lie...

En compagnie de l'ami Chris, de passage dans l'Empire du Milieu après une escale vénézuelienne, nous avons pris d'assaut les bars de Sanlitun pour assister aux retransmissions de la cérémonie d'ouverture: ambiance bon enfant, avec animation Corona, métissage en tout genre, et longues spéculations sur l'existence de contrées dont nous ignorions jusqu'au nom(notamment la tripotée d'îles des Caraïbes) et sur les subtilités de l'ordre alphabétique chinois.

Le lendemain fut surtout consacré à la visite de Pékin, au temple des Lamas (bouddhisme tibétain donc), aux rues avoisinantes sans oublier bien sûr les parties de dés à Houhai et l'inévitable canard laqué... accompagné de quelques spectacles traditionnels tels que marionnettes, musique, acrobaties et jeu de masque sichuanais.
Une exploration plus approfondie des environs nous a permis de découvrir l'un des bars les moins chers qu'il m'ait été donné de voir (le Gin Tonic à 10 yuans, moins de un euro, est précurseur de nombre de lendemains difficiles).

Ce matin, visite au palais d'Eté, des abords du Stade Olympique (un bordel innommable), et de mon lit (dans un état guère supérieur). Un rapide coup d'oeil à la liste des médailles françaises en rentrant a suffit à me convaincre que les prévisions de l'ami Bernard L. pour les JO semblaient aussi réalistes que celles de la dernière coupe du monde de rugby.

jeudi 7 août 2008

JO en approche

Le grand jour approche pour des milliers de Pékinois: cérémonie d'ouverture demain. De mon point de vue, cela signifie surtout que dans quinze jours, ce cirque sera terminé et que Pékin ressemblera plus à ville connue pour son histoire et ses habitants chaleureux qu'une vitrine pour touriste exprimant toute la crispation de la Chine. Drapeaux partout, vieillards en t-shirt JO (sponsorisé par une Yangjing, une marque de bière locale), policiers de plus en plus présents: plus le temps passe et moins je reconnais la Chine que j'ai pu apprécier au cours de l'année qui a pu s'écouler. Paradoxalement, peu de mes collègues semblent parler des JO... notamment parce qu'ils n'ont pas réussi à avoir de tickets.

Demain sera jour de congé: la circulation sera tellement surveillée à partir de 11h que bon nombre d'entreprises évitent de demander à leurs employés de venir dans des lieux dépourvus de transport en commun, où les navettes de retour ne sont pas garantie.

J'ignore si tous les efforts de ces derniers jours (circulation alternée imposée dans l'urgence, ouvertures de trois lignes de métro il y a quinze jours, interdiction - partielle - de chantiers, mise au repos des usines des provinces voisines) auront des effets sur la polution. A voir la brume opaque de ce matin, même si l'air est plus pur, le climat est toujours aussi intrinsèquement mauvais à Pékin au mois d'août.

Bref, quinze jours à supporter tout ce Barnum, et le calme devrait enfin revenir. J'avoue attendre avec impatience le moment où toute cette pression retombera, et où Pékin retrouvera l'authenticité qu'on m'a vanté et qui est l'une des grandes absentes de ces jours.

lundi 28 juillet 2008

Un après-midi au 798

Titre légèrement énigmatique, je le reconnais.

Le 798 est un ancien quartier industriel de Pékin, situé dans le Nord-Est de la ville (pour ceux qui veulent plus de précision, il s'agit d'une partie de Dashanzi, entre le quatrième et le cinquième périphérique, juste à l'est de mon cher quartier de Wangjing).

Ancienne usine transformée en galerie d'art...

...notamment les dortoirs

Les usines et entrepôts du coin appartenaient à l'industrie militaire, puis ont été progressivement occupés par des artistes locaux, se boboifiant gentiment. On y trouve maintenant bon nombre de galeries d'art contemporain, de librairies en tout genre, de cafés... l'ensemble est assez déroutant au premier abord, mais flâner au milieu des anciens entrepots pour y découvrir des perles en vaut la peine.





Très étrange peinture... On dirait à première vue une toile dans la plus pure tradition chinoise, avant de découvrir les matériaux...

jeudi 24 juillet 2008

Slayers! Revolution

Une fois n'est pas coutume (enfin, ça m'arrive tout de même parfois), je me sens l'envie de parler d'une de mes animes du moment: Slayers Revolution!

Un peu d'histoire tout de même: Slayers! est une série d'anime relativement ancienne (la première saison remonte à 1995, ce qui ne nous rajeunit pas) d'heroic-fantasy parodique. Les trois saisons, ainsi que la majeure partie des films et des OAV datent du précédent millénaire: j'apprécie toujours autant de les regarder, mais ils souffrent de la comparaison avec les productions contemporaines.

Slayers! raconte donc les aventures d'une jeune sorcière, chasseuse-de-prime(ça existe?)/pilleuse-de-trésor/destructrice-de-cité, au caractère bien trempé, à la moralité douteuse et à la puissance de feu équivalente à celle d'un Gandalf dans les grands jours. Accompagnée d'une floppée de compagnons haut-en-couleurs (Gourry Gabriev, caricature du guerrier ayant oublié d'attribuer des points en intelligence lors de la création du personnage, Amélia, princesse ayant grandi au milieu des contes de fée et voulant absolument apporter la justice au monde entier, etc.), elle parcourt la planète en quête de trésors et de festins, laissant souvent un sillon de ruines fumantes derrière elle. Accessoirement, il lui arrive aussi de sauver le monde lorsqu'elle y est obligée.

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Lina et Gourry en pleine action

La série doit son nom au sort préféré de Lina, le Dragon Slave, souvent utilisé à tort et à travers chaque fois que quelque chose (la paie ou tout commentaire sur la taille de sa poitrine) lui déplaît. La doubleuse, Megumi Hayashibara (connue notamment pour le rôle d'Ayanami Rei dans Evangelion et de Faye Valentine dans Cowboy Bebop), est particulièrement impressionnante.

Et la nouvelle saison vient donc de débuter. La patte graphique est la même, mais l'animation est nettement plus moderne: un vrai bonheur donc pour le fan qui n'espérait plus. L'histoire repends telle qu'elle avait été laissée à la fin de la troisième saison, mais il n'est pas nécessaire d'avoir vu les épisodes précédents pour l'apprécier. Au bout de trois épisodes, on reste encore dans l'introduction, qui se délecte joyeusement: l'humour est toujours présent, et les nouveaux personnages semblent particulièrement savoureux.


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mercredi 23 juillet 2008

En attendant de reprendre la plume

J'avoue que je passe suffisamment de temps en ce moment à regarder défiler les lignes de traces sur mon écran pour n'avoir qu'une envie modérée de me lancer dans de longues rédactions sur l'histoire chinoise, Beijing à l'approche des JO, etc.
Je préciserai quand même que Wangjing semble assez peu touché par la fièvre olympique... je n'ai même pas encore eu droit à ces merveilleux contrôles d'identité récurrents qui font le bonheur de David à Shanghai ou de nombres d'occidentaux vivant à Dongzhimen ou Guomao (quartiers de Beijing réputés pour être le havre de nombres d'étrangers).

En attendant, je vous invite à aller jeter un coup d'oeil sur les photos du Guangxi prises par David la semaine passée.
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jeudi 17 juillet 2008

Lotus en fleur sur le Lac de l'Ouest

J'ai profité du précédent quatorze juillet pour commencer à solder mes jours de congés (histoire de ne pas tous les employer au mois de janvier dans la rudesse de l'hiver pékinois). Au vu du temps particulièrement maussade en ce moment dans la capitale du Nord (comme peuvent en témoigner les malheureux qui y ont passé quelques jours ces derniers temps), je me suis donc dirigé vers le Sud, retrouver du monde du côté de Hangzhou.



En effet, la fin juin et le début juillet sont la saison de la floraison des lotus, fleur emblématique de l'Orient. De plus, lorsque le temps est chaud et humide, comme en cette saison, leur parfum envoûtant envahit l'atmosphère.

Je vous laisse apprécier les photos...

Fleurs, Coeurs et Boutons


Dans toute sa splendeur

Un autre type de lotus

Pavillon entouré de Lotus

Pour la petite histoire, le lotus est le symbole de la pureté en Chine (ainsi qu'en Inde). C'est également un important symbole bouddhique. La fleur elle-même ne dure que quelques jours. Très vite, il n'en reste plus que le coeur qui, séché, est vendu sur les marchés.

jeudi 10 juillet 2008

Maître Li et Boeuf Numéro 10

Puisqu'Aiko en parle, j'en profite chaudement pour recommander, si vous parvenez à les trouver, les aventures de Maître Li et Boeuf Numéro 10. (en passant, j'en profite pour ajouter un petit lien vers la critique que j'avais écrit voilà des lustres pour Elbakin). Les ouvrages ne sont pas évidents à trouver mais Xavier, libraire de Scylla, en a toujours quelques exemplaires en réserve (c'est d'ailleurs lui qui me les avait fait découvrir).

Pour la petite histoire, 'Légende de la Pierre', en anglais 'Story of the Stone', est l'un des noms sous lequel est connu 'Le rêve dans le pavillon rouge', considéré comme la quintessence du roman chinois.
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mercredi 9 juillet 2008

Introduction à l'histoire chinoise - Troisième partie: du triomphe mongol à la déchéance mandchoue

Le temps est venu de terminer cette petite introduction à l'histoire chinoise. Pour ceux qui auraient manqué le début, les deux premières parties sont disponibles ici:
Première partie: de l'âge de bronze à la dynastie Sui
Seconde partie: de l'avènement des Sui à la chute des Song

Comme l'annonce le titre, les six cents dernières années de l'Histoire chinoise ont surtout été dominées par des pouvoirs non-Han. Ce sera aussi l'avènement de Pékin comme centre politique de l'Empire, alors même que cette cité n'aura eu qu'une importance très limitée dans le passé.

- En 1279, les Mongols ont donc définitivement annihilé les Song. Leur Khan est Kublai Khan, parfois appelé Khubilai. Assimilant quelques us chinois, il crée sa propre dynastie, les Yuan. Il fait construire une nouvelle capitale à Beijing. Il conquiert par la suite Canton, le Tibet et le Yunnan, mais les tentatives de conquête du Vietnam, de la Birmanie ou du Japon échouent. L'ancienne bureaucratie est conservée, mais le système d'examens nationaux est supprimés et les Han sont tenus loin du pouvoir (à l'exception paradoxales des zones dans lesquels les autres ethnies sont majoritaires).

Le règne mongol fut assez court. Le ressentiment chinois se manifesta par une série de révoltes, qui se termina par l'avènement d'une nouvelle dynastie, les Ming, fondée par un paysan et moine bouddhiste défroqué, Zhu Yuanzhang, en 1368.

L'apport des Yuan à l'histoire chinoise est assez paradoxal. Ils détruisirent une grande partie des bâtiments, temples et palais classiques, si bien qu'il ne reste guère de vestiges antérieurs à leur dynastie. Dans le même temps, c'est aussi la période durant laquelle l'Empire fut le plus étendue, de la Sibérie à l'Indochine, de la Corée à l'Afghanistan. De plus, la Route de la Soie, fermée à la fin des Tang, fut rouverte à cette époque.


- 1368 marque donc le début de la dynastie des Ming. Zhu Yuanzhang, connu par la suite sous le nom de Hongwu. La capitale est transportée à Nanjing.
C'est le début d'une période de grands travaux, notamment la construction du mur de Nanjing, et surtout la restauration de la Grande Muraille, tombée en ruine après 1500 ans.

Fortifications de Nanjing

A la mort de Hongwu, une guerre de succession va donner le pouvoir à l'un de ses fils, Yongle. C'est lui qui transfèrera de nouveau la capitale de Nanjing à Beijing, et fera construire la Cité Interdite. L'histoire se répète quelque peu, puisque, au XXème siècle, la capitale de la Première République sera d'abord Nanjing avant d'être déplacée à Beijing.

La Grande Muraille

La plupart des traditions chinoises sont restaurées, notamment les examens nationaux. Après Hongwu et Yongle, le pouvoir sera principalement entre les mains du gouvernement, l'Empereur ayant pour rôle principal de choisir un bon premier ministre. Cette situation atteint son paroxysme durant le règne de l'Empereur Wanli: le gouvernement ayant refusé son fils préféré comme successeur, cet empereur s'est enfermé pendant vingt ans dans la Cité Interdite, refusant de signer le moindre document. Cela n'a pas empêché l'Empire lui-même de continuer à prospérer.

Intérieur du tombeau de Wanli

D'un point de vue technologique, cette époque est également celle d'un grand conservatisme: c'est à partir de ce moment-là que la Chine, alors beaucoup plus avancée que les autres civilisations, commencent à accuser du retard par rapport à l'Europe.

Cette époque fut également celle de l'invasion japonaise, commandée par Hideyoshi. La majeure partie des combats aura lieu en Corée, souvent considérée par ces deux puissances comme un terrain de jeu de prédilection. L'histoire se répète...

La fin de la dynastie Ming fut aussi marquée par la puissance sans précédent des eunuques.

Durant cette période, les Mandchous, qui ont assimilés les Mongols, constituent la principale menace pour l'Empire. C'est d'ailleurs en partie pour cela que Yongle transfère la capitale à Beijing. A la suite de révoltes paysannes et de la rébellion d'un général, les Mandchous finiront donc par prendre le pouvoir et s'installer en tant que dynastie Qing en 1644.


- Les Qing contrôlent rapidement l'ensemble de l'Empire. Un petit groupe de fidèles de la dynastie Ming s'enfuira vers Taiwan (il me semble avoir déjà dit que l'histoire se répétait...) mais sera par la suite vaincu.

La capitale reste à Beijing, et la Cité Interdite reste le centre du pouvoir. Le pouvoir reste néanmoins entre les mains des Mandchous, et les Han ne peuvent accéder aux plus hauts postes. Par ailleurs, le costume Qing (avec la fameuse natte) est rendu obligatoire.

La Cité Interdite, centre du pouvoir Ming et Qing

Le gouvernement est nettement plus contrôlé que sous les Ming, ce qui se révèlera à double tranchant: sous les empereurs les plus puissants, l'Empire sera mieux dirigé. A l'inverse, un empereur faible signifiera un affaiblissement beaucoup plus conséquent. Kangxi et son petit-fils Qianlong contribueront à l'affermissement du pouvoir, ainsi qu'au développement des arts. C'est aussi à cette époque que le christianisme s'installe en Chine, notamment sous l'influence de jésuites tels que Matteo Ricci (c'est également l'époque de Xu Guangqi)

Le XIXème siècle marque le déclin des Qing et de l'Empire. De nombreuses révoltes (Lotus Blancs, Royaume du Ciel) mettent en déroute l'armée. Les nations occidentales, à la faveur de victoires militaires, notamment durant la guerre de l'opium, gagnent des concessions dans le pays (à Shanghai et Qingdao notamment), voire des territoires (Hong-Kong, Macao), notamment en raison du retard technologique.

Jardins de Chengde, résidence de chasse des Empereurs Qing

Les dernières années de l'Empire portent notamment le sceau de Cixi. Concubine de cinquième rang, puis impératrice douairière, gloutonne et machiavélique, elle permit néanmoins à l'Empire de perdurer, jouant à merveille avec les différentes factions réformatrices et conservatrices de la cour.

Le gouvernement est néanmoins tellement faible dans ses derniers jours qu'une révolte mineure, menée par Sun Yat Sen en 1911, marquera la fin de l'Histoire Ancienne et le début de la Première République.

vendredi 4 juillet 2008

Né un 4 juillet

Le titre de ce billet n'a rien à voir avec la déclaration d'indépendance. Voilà un an tout juste que j'ai débarqué en Chine. Tout est passé bien vite, et les souvenirs de mon arrivée, trempée et émerveillé sur Nanjing Road, cherchant mon hôtel, commencent à s'effacer. Heureusement que ce blog me permet de me souvenir de tout cela.

Un an déjà. Le temps de connaître mes premiers typhons, tremblement de terre (de très loin), d'arpenter les montagnes chinoises (de mauvaises langues ajouteront les demoiseles - je ne ferai aucun commentaire), de mithridatiser mon estomac contre toutes sortes de nourriture étrange, d'apprendre à indiquer mon chemin dans divers dialectes chinois (le langage des signes restant tout de même le plus efficace), de me plonger dans l'histoire chinoise (l'article à ce sujet est d'ailleurs bientôt terminé). Autant dire que je me sens un brin nostalgique.

Je suis encore là au moins jusqu'en février prochain: le temps de découvrir la Chine du Nord, Xi'An, Qingdao, QuFu, et proablement de revenir vers Hangzhou, apprécier la sérénité du Lac de l'Ouest.

Je m'amuse parfois à jeter un coup d'oeil sur les statistiques de ce blog. Vous ne le croiriez pas, mais il y a tout de même beaucoup de gens qui y arrivent via Google. Si la plupart des requêtes semblent parfaitement raisonnable (des gens qui cherchent des magasins de souvenirs à Xitang ou des bars à Dali, sans oublier les informations sur le tremblement de terre), je reste tout de même assez épaté par certaines autres:
  • "homme devenu femme" photos: visiblement attiré par mes photos de Boddhitsava à Nanjing
  • "photos de mon quartier": le malheureux qui est tombé sur Wangjing n'a pas dû trouver exactement ce qu'il cherchait
  • competition de pastis a boire: pas exactement le sujet le plus fréquent sur un blog chinois... Merci mes chers amis de ne pas faire de commentaires à ce sujet :p
  • histoire fiscalité chinois: il y a des sujets qui me dépassent
  • karaoke chine bordel: Dave, on t'a reconnu
  • karaoke de la chanson je m appelle helene: Mikee, on t'a reconnu aussi
  • oktoberfest in nanjing: encore des clients pour le Paulaner
  • "photos de la journée grand siècle au chateau vaux le vicomte le 15 juion2008": Là je continue à me demander par quel miracle cette requête a pu renvoyer ici.
  • retour de week-end au bureau ambiance triste: faut pas chercher à se déprimer comme ça
Intéressant, n'est-ce pas?

lundi 30 juin 2008

Retour de vacance - Excursion à Chengde et sur la Grande Muraille

Ca y est, après quelques longs jours d'absence, me voilà de retour au clavier. Autant dire que ces derniers jours ont été riches en expérience.

Tout d'abord, un grand classique: l'avion chinois. Autant dire qu'avec des personnes arrivant de Shenzhen, de Shanghai et de Lijiang le même jour, on pouvait imaginer tous les scénarios possibles. On les a eus:
- l'avion qui arrive presque à l'heure, mais pas dans le bon aéroport (pour sa gouverne, il partait de Shenzhen, qui expérimentait le début de la saison des typhons).
- l'avion qui part un jour plus tard (pour sa gouverne, le président chinois visitait l'aéroport de Beijing, ce qui a permis à tous les avions prévus pour la soirée d'être décalé au lendemain... sans pour autant prévenir les passagers du problème, ni surtout les empêcher de passer six heures dans l'avion sur le tarmac)
- l'avion qui arrive à l'heure. Nos analystes continuent à se pencher sur ce phénomène inexplicable.

Une fois la horde reconstituée, nous nous sommes attelés à la visite de Pékin et des environs. Tout y est passé ou presque, avec des succès divers: la visite de Beihai, avec Marion s'essayant à la calligraphie sur sol, la découverte de la Cité Interdite, celle du Palais d'été, etc.

Calligraphie à Beihai

Nous sommes aussi partis en excursion pour la Grande Muraille, entre Simatai et Jinshanling: presque quatre heures de marche au milieu de paysages magnifiques, presque sans touriste: un vrai bonheur.

De l'art de ne pas savoir cadrer une photo...

La Grande Muraille s'enfonçant dans le brouillard

La grande aventure fut néanmoins le départ pour Chengde, en Mandchourie. Cette ville est surtout réputée pour héberger la résidence d'été des Empereurs Qing, et son parc est parfois considéré comme l'un des plus beaux de Chine.
Y arriver depuis la Grande Muraille fut d'abord l'objet d'intenses tractations, mal parties puisqu'il n'y avait qu'un seul minibus pouvant nous y emmener... le marchandage ne nous fut guère favorable.
Nous avons aussi eu la joie de connaître l'un des pires hotels de Chengde (premier nommé dans le routard, j'ai nommé l'Hotel Saibe. Autant le dire, on aura tout eu: l'hôtelier qui raconte au téléphone qu'il y a plein de place, pour découvrir que dortoir et chambres sont remplis, les lits supplémentaires qui existent à l'accueil mais disparaissent une fois arrivé dans la chambre, et cerise sur le gâteau, la réceptionniste qui veut garder la caution à cause d'une serviette sale. Un grand moment, avouons-le.
Cela ne nous a pas empêcher par contre de déguster du cerf, spécialité locale (nous sommes dans une zone de chasse historique)...

Dîner à Chengde: poisson et gibier

La résidence d'été et le parc impérial se sont révélés singulièrement décevants: beaux, certes, mais loin d'égaler par exemple celui de Beijing. Cela ne nous a tout de même pas empêcher de profiter de ce ravissant paysage de lacs et de pagodes.

Une des vues classiques du Parc Impérial

Le retour de Chengde lui-même a tenu du gag, tant nous avons accumulé les imprévus qui font le charme du voyage en bus:
- la guichetière de la gare ferroviaire qui nous raconte qu'il n'y a plus de places assises. Il fallait comprendre 'plus de place assise en seconde classe'. Les valeureux qui sont restés pour tenter l'expérience des quatres heures de train debout ont eu la chance de goûter le confort et la ponctualité d'un siège en première classe (à l'inverse de l'avion et du bus, le train chinois est un parangon de ponctualité). Les autres ont pris le bus.
- le changement de bus après vingt minutes, visiblement pour cause de panne
- l'arrêt en plein milieu du trajet, avec réparation improvisée, visiblement pour cause de panne
- les camions et bus faisant demi-tour sur la voie...
- le contrôle de police lors du changement de province: pratique alors que mon passeport était encore entre les mains du gouvernement pour visa
- les bouchons interminables, assortis de bouffées de frustration lorsque nous croisions la voie express absolument déserte...
- les dépassements dans les montées, et les virages, à grands coups de klaxon
- les commentaires goguenards des cheminôts, partis après nous, arrivés avant et ayant pu profiter du train...

Tout s'est néanmoins bien terminé, et la horde s'en est retournée chez elle visiblement heureuse... (en-dehors des irréductibles qui, plutôt que la France, se sont précipités vers la Mongolie)