lundi 30 juin 2008

Retour de vacance - Excursion à Chengde et sur la Grande Muraille

Ca y est, après quelques longs jours d'absence, me voilà de retour au clavier. Autant dire que ces derniers jours ont été riches en expérience.

Tout d'abord, un grand classique: l'avion chinois. Autant dire qu'avec des personnes arrivant de Shenzhen, de Shanghai et de Lijiang le même jour, on pouvait imaginer tous les scénarios possibles. On les a eus:
- l'avion qui arrive presque à l'heure, mais pas dans le bon aéroport (pour sa gouverne, il partait de Shenzhen, qui expérimentait le début de la saison des typhons).
- l'avion qui part un jour plus tard (pour sa gouverne, le président chinois visitait l'aéroport de Beijing, ce qui a permis à tous les avions prévus pour la soirée d'être décalé au lendemain... sans pour autant prévenir les passagers du problème, ni surtout les empêcher de passer six heures dans l'avion sur le tarmac)
- l'avion qui arrive à l'heure. Nos analystes continuent à se pencher sur ce phénomène inexplicable.

Une fois la horde reconstituée, nous nous sommes attelés à la visite de Pékin et des environs. Tout y est passé ou presque, avec des succès divers: la visite de Beihai, avec Marion s'essayant à la calligraphie sur sol, la découverte de la Cité Interdite, celle du Palais d'été, etc.

Calligraphie à Beihai

Nous sommes aussi partis en excursion pour la Grande Muraille, entre Simatai et Jinshanling: presque quatre heures de marche au milieu de paysages magnifiques, presque sans touriste: un vrai bonheur.

De l'art de ne pas savoir cadrer une photo...

La Grande Muraille s'enfonçant dans le brouillard

La grande aventure fut néanmoins le départ pour Chengde, en Mandchourie. Cette ville est surtout réputée pour héberger la résidence d'été des Empereurs Qing, et son parc est parfois considéré comme l'un des plus beaux de Chine.
Y arriver depuis la Grande Muraille fut d'abord l'objet d'intenses tractations, mal parties puisqu'il n'y avait qu'un seul minibus pouvant nous y emmener... le marchandage ne nous fut guère favorable.
Nous avons aussi eu la joie de connaître l'un des pires hotels de Chengde (premier nommé dans le routard, j'ai nommé l'Hotel Saibe. Autant le dire, on aura tout eu: l'hôtelier qui raconte au téléphone qu'il y a plein de place, pour découvrir que dortoir et chambres sont remplis, les lits supplémentaires qui existent à l'accueil mais disparaissent une fois arrivé dans la chambre, et cerise sur le gâteau, la réceptionniste qui veut garder la caution à cause d'une serviette sale. Un grand moment, avouons-le.
Cela ne nous a pas empêcher par contre de déguster du cerf, spécialité locale (nous sommes dans une zone de chasse historique)...

Dîner à Chengde: poisson et gibier

La résidence d'été et le parc impérial se sont révélés singulièrement décevants: beaux, certes, mais loin d'égaler par exemple celui de Beijing. Cela ne nous a tout de même pas empêcher de profiter de ce ravissant paysage de lacs et de pagodes.

Une des vues classiques du Parc Impérial

Le retour de Chengde lui-même a tenu du gag, tant nous avons accumulé les imprévus qui font le charme du voyage en bus:
- la guichetière de la gare ferroviaire qui nous raconte qu'il n'y a plus de places assises. Il fallait comprendre 'plus de place assise en seconde classe'. Les valeureux qui sont restés pour tenter l'expérience des quatres heures de train debout ont eu la chance de goûter le confort et la ponctualité d'un siège en première classe (à l'inverse de l'avion et du bus, le train chinois est un parangon de ponctualité). Les autres ont pris le bus.
- le changement de bus après vingt minutes, visiblement pour cause de panne
- l'arrêt en plein milieu du trajet, avec réparation improvisée, visiblement pour cause de panne
- les camions et bus faisant demi-tour sur la voie...
- le contrôle de police lors du changement de province: pratique alors que mon passeport était encore entre les mains du gouvernement pour visa
- les bouchons interminables, assortis de bouffées de frustration lorsque nous croisions la voie express absolument déserte...
- les dépassements dans les montées, et les virages, à grands coups de klaxon
- les commentaires goguenards des cheminôts, partis après nous, arrivés avant et ayant pu profiter du train...

Tout s'est néanmoins bien terminé, et la horde s'en est retournée chez elle visiblement heureuse... (en-dehors des irréductibles qui, plutôt que la France, se sont précipités vers la Mongolie)

mardi 24 juin 2008

J-1 avant le déferlement de la horde - Snack de Beijing

Autant le dire, je n'ai pas eu trop le temps de mettre à jour tous mes documents pour terminer mon introduction à l'histoire chinoise (et le retour de la censure anti-blog, version hard, rend la mise à jour assez délicate).

D'autant que l'arrivée imminente de la horde (comprendre: mes copains) en provenance de France via le Yunnan, Shenzhen et Shanghai, m'oblige à passer mon temps à organiser, nettoyer, préparer des réserves, négocier avec ma banque pour convertir des euros en RNB sans passeport plutôt qu'à blogger. La vie est dure.
J'ai bien peur de ne guère pouvoir mettre à jour ce blog dans les jours qui viennent.

En attendant, je vous laisse en compagnie des étranges snacks qu'on peut trouver dans une rue de Pékin, provenant de la Chine entière. Âmes sensibles s'abstenir.




Crevettes



Sucreries en tout genre



Le redouté Tofu puant (je crains qu'un munster ou un roquefort de douze ans d'âge pâlisse en comparaison)



Boisson chaude à base de poire, j'en garde de très bons souvenirs depuis le Sichuan



Vous aimez les vers?



Le meilleur pour la fin (faim): les scorpions grillés
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lundi 23 juin 2008

Rien de nouveau sous le soleil

Le conseil du jour: éviter de réchauffer les raviolis de la veille si vous ne voulez pas passer votre dimanche au lit avec un estomac aussi brinquebalant que la défense tricolore. J'en ai profité pour avancer dans la lecture de l'Histoire d'Hérodote, et me plonger dans l'exploration d'Yggdrasil dans Etrian Odyssey II, un jeu sur DS destinés à tous ceux qui ont pu passer de longues nuits sur Nethack, Angband et autres...

A part ça la Horde arrive mercredi, ce qui me laisse deux jours pour transformer mon mignon petit appartement en auberge de jeunesse...

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jeudi 19 juin 2008

Mahjong

Je suis depuis peu l'heureux propriétaire d'un jeu de Mahjong. Et j'espère bien en profiter avec la horde française qui s'ébat actuellement dans le Yunnan et qui atterrira à Beijing la semaine prochaine.

Je suis sûr que vous avez déjà tous vu un jeu de Mahjong sur ordinateur. Et je suis à peu près sûr qu'à de rares exceptions, vous n'en avez jamais vu une véritable partie.

Mahjong (麻將) signifie Moineau... mais ne me demandez pas l'origine du nom. Certain pensent qu'il fut conçu par Confucius. Néanmoins, l'absence de référence à ce jeu jusqu'au XIXème siècle laisse à croire qu'il s'agit d'une création beaucoup plus récente.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il ne s'agit aucunement d'un jeu 'noble', bien au contraire. C'est un jeu pour le peuple, et s'y adonner est souvent signe de vice.

Chengdu est notamment particulièrement renommée pour ses maisons de thé où les jeux de Mahjong sont accessibles à tous. Je me rappelle notamment de la gare routière, à l'étage de laquelle se trouvait une maison de thé très populaire, vu l'endroit. Bon nombres de voyageurs s'asseyaient à une table avec des inconnus et commençaient de longues parties, où les billets de cents kuai changeaient souvent de main.

Mon jeu de Mahjong

En fait, le Mahjong est si populaire que, la nuit suivant le tremblement de terre dans le Sichuan, les gens qui n'osaient pas retourner chez eux passaient la nuit dans la rue à jouer.

Le jeu lui-même pourrait être considéré comme un savant mélange de Dominos, de Poker et de Uno. On y joue avec des tuiles (comme les dominos), qu'il faut assembler en combinaison (comme au poker) tout en faisant preuve de rapidité pour saisir les tuiles laissées par d'autres joueurs (chacun se jetant parfois sauvagement sur les tuiles abandonnées) et en précisant qu'il ne nous reste plus qu'une tuile avant de gagner - à l'image du Uno.

J'aurais du mal à décrire aisément les règles, je conseillerai donc aux personnes vraiment intéressées de se rendre sur Wikipédia dont l'article sur le sujet est particulièrement bien fait.

lundi 16 juin 2008

Introduction à l'Histoire chinoise - Seconde partie: de l'avènement des Sui à la chute des Song

Vous ne le croirez peut-être pas, mais c'est déjà (déjà) le centième post sur ce blog... ce qui commence à devenir honorable.

Je vous avais laissé la dernière fois au milieu des Dynasties du Nord et du Sud, notoirement occupées à s'égorger dans la joie et la bonne humeur. Ceci dura près de quatre cents ans, jusqu'en 589.

Cette année-là, Wendi, première empereur des Sui, finit par enfin réunifier l'empire. Son règne sera marqué par une réorganisation de l'administration, de la fiscalité, et par de nombreux grands travaux.
Son fils Yangdi est considéré comme l'empereur le plus débauché de l'histoire chinoise. Vu le pédigré des concurrents, autant dire qu'il aurait pu faire rougir Messaline sur ses vieux jours. Il usa et abusa de son pouvoir, ce qui provoqua sa chute, renversé par un coup d'état mené par Gaozu. Il reste néanmoins également dans l'histoire comme celui qui fit creuser la majeure partie du Grand Canal entre Hangzhou et Beijing.

Taizong devient en 620 le premier empereur de la dynastie la plus brillante de l'histoire chinoise: les Tang. Ils règneront pendant trois siècles, qui marqueront l'apogée de l'Empire.
D'un point de vue militaire tout d'abord: la Chine s'étend en Indochine au sud, jusqu'en Afghanistan à l'Ouest, et la plupart des contrées alentour (les royaumes indiens, la Corée, le Japon) versent tribut à l'Empire. A cette époque, le principal rival et danger par le Chine est... le Tibet. Au point que l'empereur Taizong, au faîte de sa puissance, doit offrir une de ses filles en mariage avec le roi tibétain pour garantir la paix.

Costumes Tang près de la Chaumière de Du Fu

D'un point de vue politique et social, c'est également une période extrêmement riche: les examens nationaux, qui permettent à quiconque, quelle que soit son origine sociale, de devenir fonctionnaire impérial, voire mandarin, sont créés à cette époque. Il n'y a pas (ou peu) de discriminations raciales, et nombreux sont les non-Han, notamment Turcs, qui accèdent à des postes privilégiés, notamment dans l'armée.
C'est également une époque d'accomplissement artistique, dans le domaine musical (grâce aux apports turcs et vietnamiens), dans le domaine architectural, dans la statuaire (bon nombre de statues bouddhistes datent de cette époque, par exemple le Grand Bouddha de Leshan), dans la poésie (Li Bai, Du Fu), etc.

Bouddha de Leshan

A cette époque, les liens entre Chine et Japon sont particulièrement forts, nombre de Japonais venant s'instuire en Chine, et ce qu'on appelle généralement la culture japonaise descend en droite ligne de la culture Tang: si vous voulez voir une ville Tang, ne cherchez pas en Chine, allez plutôt à Nara.
Cet époque est également celle de la seule impératrice couronnée, Wu Zetian.
En 755, deux des plus puissants généraux Chinois, An Lu-Shan et Shi Si-Ming, d'origine turque, se rebellèrent contre l'Empire. Ce fut le début d'une longue guerre civile, au cours de laquelle Chang'an, la capitale, fut pillée. On considère généralement que ce fut le début du déclin de l'Empire.
Les Tang restèrent néanmoins au pouvoir durant de longues années, jusqu'en 907. Ce fut alors une nouvelle période d'anarchie, dite des Cinq Dynastie et des Dix Royaumes.

L'anarchie ne dura guère, et vint alors l'avènement de la dynastie Song, en 967. Elle marqua l'apogée de l'art chinois, que ce soit au niveau de la littérature, de la peinture ou de l'architecture, ainsi qu'un extraordinaire développement technologie. Ce fut une dynastie à la fois extrêmement riche et particulièrement faible militairement: après la chute des Tang, la route de la Soie est coupée, et l'Empire réduit à sa portion congrue. La paix avec les principaux rivaux, Mongols et Mandchoues, est achetée, et non gagnée sur le champ de bataille. La capitale est tout d'abord Kaifeng (sous les Song du Nord) puis, après une guerre perdue contre les Mongols, est transférée à Hangzhou (sous les Song du Sud). La paix elle-même ne dure qu'un temps, et les Mongols finissent par conquérir toute la Chine en 1279.

Scènes de la vie courante sous les Song

dimanche 15 juin 2008

Le retour de la pluie

Je ne vais pas me plaindre. On a eu une journée et demi d'orage à Pékin (c'est presque plus qu'en un été en général), une coupure de courant vendredi à 18h30 alors que nous effectuions les derniers tests au boulot, mais ça reste très supportable.

En comparaison, les copains qui viennent d'arriver à Shenzhen (dans le Guangdong, juste en face de Hong Kong) ont pu connaître les joies de la saison des pluies, qui s'annoncent particulièrement diluviennes cette année. La Chine de l'Est est sous les eaux, et nous ne sommes qu'au début de l'été, bien loin de l'époque où les typhons se déchaînent...

A part ça, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais j'ai mis quelques photos de Suzhou sur le diaporama... en attendant la suite de l'Histoire.

Commentaire de dernière minute: les JO approchent et la censure se déchaîne visiblement... il devient de plus en plus complexe de blogger ici...

jeudi 12 juin 2008

Introduction à l'Histoire chinoise - Première partie: de l'âge du bronze à la dynastie Sui

eJe me suis rendu compte en relisant mon blog (ah, le doux plaisir de s'esbaudir sur sa propre prose...) que je faisais souvent référence aux différentes dynasties et périodes, dont la plupart de mes lecteurs, hormis les sinophiles invétérés, ne savent pas grand chose.

Donc je vais essayer de vous faire un petit résumé de l'Histoire de la Chine Ancienne. Cela restera succint (je n'ai pas la prétention de remplacer les livres d'histoires, guides touristiques élaborés ou sites web consacrés au sujet), ne vous inquiétez pas.

L'histoire de la Chine ancienne s'étend de la première dynastie connue (les Xia ou les Shang, selon les historiens), 3000 ans avant Jésus-Christ, jusqu'au Dernier Empereur Qing, au début du XXème siècle.

- Du troisième au premier millénaire avant Jésus-Christ ont régné les dynasties dites de l'Age du Bronze: les Xia, dynastie mythique dont l'existence est mise en doute par certains historiens, les Shang et les Zhou. Beaucoup d'objets (la plupart conservés au musée de Shanghai) nous sont parvenus de ces cultures.

- A partir du 8ème siècle avant Jésus-Christ commence la Période des Printemps et des Automnes. Ce nom, au combien poétique, vient du nom du recueil historique décrivant cette période: 'Annales des Printemps et des Automnes', écrit par Confucius, natif de cette période. C'est l'époque de la naissance des différents courants de pensée qui influenceront durablement toute la pensée chinoise: confucionnisme, taoisme (inspiré par Laozi) et légisme. La Chine est alors divisée en un grand nombre de petits royaumes. C'est aussi le début de l'histoire de Suzhou.

- Les Royaumes Combattants s'étendent du 5ème siècle jusqu'à 214 avant Jésus-Christ. C'est, comme son nom l'indique, une période de guerre continue entre tous les états rivaux. L'un d'entre eux fini par prédominer: Qin.

- Qin, la première dynastie. Le roi de Qin devient le premier empereur de Chine sous le nom de Shi Huangdi. Son règne est très court (12 ans) et sa dynastie s'éteindra vite (son fils règnera deux ans et sera le dernier empereur de sa dynastie). Néanmoins, c'est la première véritable unification de la Chine. La langue et l'administration sont unifiées: c'est de cette époque que date vraiment la langue chinoise, qui n'évoluera que très peu sous sa forme écrite jusqu'au XXème siècle. Un grand réseau routier est également mis en place. La structure féodale existante est remplacée par un système très centralisé.
Shi Huangdi reste un personnage très contreversé car cette unification a un coût très important: toutes les langues régionales disparaissent. La plupart des écrits non relatifs à l'agriculture, la navigation ou la médecine sont détruits (notamment tous les textes confucionnistes).
La capitale de l'Empire est alors Xianyang, non loin de Xi'an. L'empereur Qin est celui dont le tombeau contient la fameuse armée de terre cuite.

- Les dynasties des Han de l'Ouest puis de l'Est (-206 jusqu'en 184): émergeant après un coup d'état contre le fils de Shi Huangdi, les dynasties Han sont considérées comme parmi les plus grandes de l'histoire chinoise. Les frontières de l'Empire s'étendent énormément sous le règne des différents empereurs, notamment grâce à la victoire contre les Huns (oui, les mêmes qui sévissaient en Europe). Le commerce (via la route de la soie) se développe. La capitale est, selon les empereurs, proche de Xian ou à Luoyang. L'idéologie confucionniste domine. C'est de cette période que vient le nom sous lequel se désigne la majorité des Chinois. C'est aussi l'avènement du Bouddhisme en Chine, arrivant non pas depuis l'Inde mais depuis l'Asie Centrale.

- La faiblesse des derniers empereurs Han et les intrigues de cour entre les eunuques ouvre la voie à de nombreuses rébellions, et au retour à une myriade de dynastie se combattant sans répit. C'est notamment l'époque des Trois Royaumes, et des Dynasties du Nord et du Sud, qui dureront jusqu'en 589, jusqu'à l'émergence des Sui. C'est aussi à cette époque de Nanjing commence à devenir capitale.


Voilà, c'est tout pour aujourd'hui :) Vos commentaires sont bienvenus, avant de commencer à discuter des parties réellement intéressantes: les Tang, l'apogée culturelle sous les Song, les invasions mongoles, l'étrange dynastie Ming et la dernière dynastie.
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mardi 10 juin 2008

Métro pékinois

Ce dernier week-end fut plutôt occupé: visite des Tombeaux Ming, balade dans les anciens jardins européens du palais d'été, découverte du canard laqué et de la rue des Snacks, dîner dans les Hutong.

Ce fut aussi l'occasion de prendre à de nombreuses reprises le métro de Beijing, en pleine mutation.

Une des caractéristiques du métro en Chine est de numéroter les lignes sans vraiment tenir compte du nombre existant. AInsi, il y a deux lignes à Shenzhen: la 1 et la 4. Il y a 8 lignes à Shanghai, mais la dernière porte le numéro 9. Beijing détient le pompon à ce niveau-là: Il y a pour l'instant la 1, la 2, la 5 et la 13. Trois autres devraient ouvrir à la fin du mois pour les JO, et quelques autres dans les années qui viennent... mais certains numéros (3, 11, 12) ne sont pas attribués, même à des lignes en construction...

Quand je dis 'en pleine mutation', je n'exagère pas. Dimanche, pour aller voir les tombeaux Ming, il me fallait payer 2 yuan pour un bout de papier donné à l'hotesse dans la station d'entrée. Lundi tout était remplacé par des cartes magnétiques, à la manière de Shanghai (avec tout le personnel derrière pour expliquer comment utiliser lesdites cartes).

Le plus surprenant est tout de même le vide. J'avais entendu dire avant d'arriver qu'il s'agissait du métro le plus bondé du monde. La première fois que je l'ai pris, en sortant du boulot à six heures du soir, j'avais été plutôt surpris de trouver des places assises. J'avais mis cela sur le compte de ma position géographique particulière.

Mais je viens de passer une bonne partie du week-end dans le métro, y compris dans les lignes les plus populaires, et je n'ai cessé de voir des places libres. J'avais entendu dire que beaucoup d'habitants non citoyens de Beijing avaient dû quitter la ville à l'approche des JO, mais je n'imaginais pas un tel vide...
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lundi 9 juin 2008

Festival des Bateaux-Dragons

Comme certains ont pu le remarquer, ce lundi était une journée fériée en Chine. On fêtait en effet le Festival des Bateaux Dragons.

Petite parenthèse pour commencer: jusqu'à l'année dernière, il n'y avait que trois périodes de congé en Chine: le Nouvel An (Chinois), la semaine du premier mai, et les Journées Nationales autour du premier octobre. La tendance est désormais à un plus grand respect pour les fêtes traditionnelles, et les jours de congé du premier mai sont depuis cette année 'transférés' (pas question d'ajouter des jours fériés tout de même...) vers trois fêtes traditionnelles: la fête des morts début avril, le Festival des Bateaux Dragons en juin et le Festival de la Lune en septembre.

Le Festival des Bateaux Dragons a lieu au cinquième jour du cinquième mois lunaire. On célèbre en fait la mort de Qu Yuan, un poète de l'époque des Royaumes Combattants (IVème-IIIème siècle avant Jésus-Christ). Ce lettré s'était opposé à l'alliance de son royaume (Chu) avec le roi de Qin. Il fut pour cette raison exilé et diffamé. Quelques années plus tard, Qin trahit Chu et envahit le royaume. Qu Yuan se suicida alors par désespoir, plongeant dans un des affluents du Yangze.

Ce poète était très apprécié de la population locale. Aussi, certains villageois vivant non loin de l'endroit où il était mort ont commencé à jeter dans l'eau des gâteaux de riz enveloppé dans des feuilles de bambou (zongzi) pour empêcher les poissons de dévorer son corps. D'autres ont préféré jouer du tambourin pour effrayer les créatures de la rivière.

Zongzi (enveloppé dans des feuilles de bambou)

Cet acte s'est ensuite transformé en tradition qui s'est répandu à travers la Chine. La mémoire de Qu Yuan est désormais célébrée par des courses de bateaux particulièrement minces (les fameux bateaux dragons). Et tout le monde mange des zongzi à cette occasion.

Zongze (une fois décortiqués)

mardi 3 juin 2008

Après-midi au Palais d'été

Mon micro-onde est finalement bien vite arrivé et j'ai pu bien vite quitter mon antre pour partir en exploration, direction le nord-ouest de la ville et le Palais d'Eté.

Un bref coup d'oeil sur Internet m'a confirmé ce que je subodorais déjà: vu l'endroit où j'habite, le taxi reste la meilleure option (il semble qu'une des prochaines lignes de métro y mène, mais il faudra encore attendre leur ouverture).

Vu depuis le lac Kunming

Visiblement mon chinois s'améliore, le chauffeur a compris du premier coup où je désirais aller. Plus étonnant encore, celui du retour me comprendra aussi, et pourtant les conducteurs sont plutôt réticents à l'idée d'aller à Wangjing, surtout guidés par un étranger.

Pour présenter un petit peu, le Palais d'été est un gigantesque jardin où aimaient se reposer les nobles depuis les Jin du Nord (vers le XIIème siècle), et ce quelles que soient leurs origines, que ce soit les Yuan (Mongols), les Ming (Han), ou les Qing (Mandchous).


Le site lui-même est idyllique: quelques collines autour d'un lac (nommé lac Kunming), un peu à l'extérieur de la ville, permettant de s'évader des vicissitudes du pouvoir. De nombreux temples et palais y furent construits, notamment sous l'égide de Qianlong, un des empereurs Qing, connu pour avoir beaucoup voyagé dans le sud du pays, ce qui l'influença lorsqu'il fit bâtir ou rénover une partie de Beijing.

Les influences méridionales sont nombreuses en ce jardin. Ainsi, l'un des jardins intérieurs, le Jardin des Plaisirs Harmonieux, est une reproduction du plus fameux jardin de Wuxi.

Jardin des plaisirs harmonieux

Le palais d'été est aussi le symbole de la vie dispendieuse de Cixi, l'impératrice qui fut le pouvoir derrière le trône chinois durant la fin du XIXème siècle. Elle y dilapida notamment une partie des fonds destinés à la rénovation de la marine (ladite marine fut coulée quelques années plus tard lors de la guerre sino-française).

Palais de la Félicité

Rue de Suzhou, créée en référence aux canaux de cette exquise cité

Le palais d'été est aussi l'un des symboles de l'occupation occidentale en Chine au XIXème siècle. En effet, une grande partie des bâtiments furent brûlés lors de la Seconde Guerre de l'Opium par les troupes franco-anglaises. On oublie de nous le raconter dans les livres d'histoire.::



Motif de la galerie couverte

Bateau de pierre où avaient lieu certaines réceptions

L'organisation même du lac est une référence au lac d'Hangzhou: des digues semblables à la Digue de Su et à la digue de Bai y furent construites, afin de plaire notamment à la mère de l'empereur Qianlong qui gardait un souvenir ému de son séjour près du Lac de l'Ouest.

Lac Kunming

dimanche 1 juin 2008

En attendant mon micro-onde...

Il est 8 heures du mat', il fait un soleil dingue et je vois les collines au loin qui donnent envie d'aller randonner en pleine nature.

(On les distingue mal, mais ce sont des collines qui parsèment l'horizon)

J'attends (encore) la livraison de mon nouveau micro-onde. S'il n'arrive pas trop tard, je pourrais partir en excursion au palais d'Eté.

J'ai été faire un tour hier en centre-ville, me balader un petit peu dans les hutong, découvrir la ville, etc. J'avoue que je n'osais pas sortir mon appareil photo dans les hutong, ayant peur de violer l'intimité des gens. Voilà néanmoins une photo de l'entrée d'une de ces ruelles pékinoises (rénovée bien entendue... la plupart des demeures originelles ont été détruites, pour le meilleur et pour le pire):


A part ça, quelques photos de mon quartier (qui ressemble plus à une banlieue occidentale qu'à une cité d'Orient):


Il faut l'admettre, c'est assez quelconque...

Je vis dans une résidence plutôt sympa, avec quelques petits plans d'eau en intérieur:


L'aspect le plus marrant est quand même le centre de fitness, le genre d'endroit que je ne fréquente guère d'habitude:


Cachée derrière ces vitres se trouvent un tas de Chinois (ou de Coréens) en train de faire tranquillement leur jogging devant la mare.

A titre de curiosité (et surtout alléché par l'idée de la piscine annoncée), je suis allé y faire un tour. Je voulais juste connaître le prix. On m'a immédiatement envoyé un conseiller qui a tenté de me faire l'article sur tout ce qui était disponible. Je recommence à dire que je ne veux que connaître le prix. 1400 yuans à l'année (120 euros à peu près pour piscine à volonté... pas donné donné mais on a vu pire). Je commence à partir, ayant obtenu mon information. Le tarif tombe à 1000 yuans... Ca commence à devenir intéressant.

A part ça, comme vous avez pu le noter, ce blog se nomme maintenant Manu lost in China (toujours utile si je déménage encore dans l'Empire du Milieu). Il est désormais accessible sur http://www.manulostinchina.com

Sur ce, j'espère juste que mon micro-onde arrivera bien vite et que je pourrais me vautrer dans les caprices de Cixi (impératrice qui vida les finances de l'Empire pour embellir le palais d'été).