dimanche 26 septembre 2010

Gansu, le long de la route de la soie...

  Située au nord-ouest de la Chine, juste à côté du Xinjiang, le Gansu fait partie de ces provinces fort peu connues des laowais. Aride, peuplée de montagnes au sud et recouverte par le désert de Gobi au nord-ouest, cette région fut longtemps la frontière occidentale de la Chine. Le corridor du Hexi, en son centre, était l’une des étapes majeures de la route de la soie : les derniers kilomètres pour les marchands européens, levantins ou perses qui se rendaient jusqu’à Xi’an pour commercer avec l’Empire du Milieu.
Caves de Mogao
  Le centre du Gansu fit partie très tôt de l’Empire, et on y retrouve notamment les restes de la première grande muraille, dont cette partie fut construite sous les Han. Perdu au milieu des dunes, on peut encore observer ça et là quelques murs de terre tassée ayant traversés les siècles.

Vestige de la grande muraille des Han - le mur s'élève à deux mètres
  De par sa position, entourée du Xinjiang ouighour à l’ouest, de la Mongolie Intérieure et du Ningxia au nord, du Qinghai tibétain au sud-ouest, ainsi que des provinces Hans du Sichuan ou du Shaanxi, le Gansu est une étrange mosaïque de culture. On y voit aussi bien mosquées (dont l’architecture est principalement arabe, au contraire de ce qu’on peut trouver à Xi’An) et temples classiques que caves bouddhistes d’inspiration tibétaine - le Gansu fit longtemps partie de l’Empire Tibétain, du déclin des Tang jusqu’à l’invasion mongole. Les pagodes s’élèvent parfois des oasis du désert de Gobi, tandis que se multiplient les sites de fouille archéologique, exhumant autant d’artefacts témoignages du commerce florissant jadis.

Oasis du Croissant de Lune
  Je m'intéresse depuis longtemps à l'histoire de la Route de la Soie, aux récits de voyageurs et aux traités d'érudits parlant des périples de Xi'An à Istambul, aux étapes mythiques sur cette route, aux noms enchanteurs que sont Kashgar ou Samarcande. Je me suis donc rendu dans cette région en avril dernier, durant le festival de Qingming (l'équivalent chinois de la toussaint), de Lanzhou à Dunhuang en passant par Jiayuguan et en m'enfonçant dans le désert de Gobi, le long de ces étapes mythiques.

Le Manu devant Yumenguan, ancien passage obligé sur la Route de la Soie
  Du point de vue gastronomique, le Gansu est à l’image de son statut de carrefour des cultures : il n’existe pas de cuisine du Gansu proprement dite, à l’exception des 兰州拉面 (Nouilles de Lanzhou, un grand bol de soupe contenant nouilles et tranches de bœuf, coûtant 3 kuai dans la plupart des restaurants, et souvent suffisant comme déjeuner). On trouve donc surtout bon nombres de plats des provinces voisines : agneau grillé du Xinjiang, plats épicés d’inspiration sichuanaise, etc. 

Forteresse de Jiayuguan, sur la grande muraille Ming
  La plus grande surprise pour moi fut la découverte de tout un assortiment de vins produits dans les environs (Ningxia, Qinghai et Xinjiang) dont je n’avais jamais entendu parler depuis mon arrivée en Chine : vin de glace (similaire au vin jaune du Jura), vins doux à base de baies, etc – à mon retour à Pékin, je me suis d’ailleurs rendu compte que la plupart des Chinois et des expatriés n’avaient jamais non plus entendu parler de ces breuvages.

Aucun commentaire: