lundi 3 mai 2010

Qufu, berceau du confucianisme

  Après un long silence (mais mes lecteurs commencent à en avoir l’habitude), voici la suite de mes pérégrinations dans le Shandong.

  Située au sud-ouest de la province, Qufu est le genre de ville dont l’importance politique et économique actuelle est presque nulle, mais qui influença profondément la Chine il y a bien des siècles de cela.

  C’est en effet la cité où vécut Confucius, l’un des penseurs fondamentaux de la Chine ancienne, dont l’influence se fit sentir des millénaires durant. La ville elle-même fut un témoin de la faveur qu’accordaient les puissants au confucianisme au cours des siècles : souvent splendide, parfois tombée en désuétude.

Portes de la ville conduisant au Temple
  Signe des temps : il n’y a pas de véritable gare à Qufu, et l’arrêt de bus réservé semble désert, en pleine campagne. A peine un ou deux taxi en attente des touristes qui pourraient explorer la vieille ville.

  La ville elle-même est encore entourée de remparts – encore étant un bien grand mot, les murs originels ont été détruits il y a trente ans de ça pour les besoins du développement, et reconstruits pour ceux du tourisme (merci le guide bleu pour l’info). Organisée autour du temple de Confucius et de la demeure de sa famille, elle dégage un parfum antique qui tranche avec les excursions précédentes. 

Remparts de Qufu
  L'amateur éclairé ou le voyageur de passage peuvent se plonger dans les délices des anciens temples. L'une des particularité de Qudu est d'être le seul endroit où soit dressé une statue de Confucius en son temple. S'il existe en effet quelques autres temples dédiés au Maître dans le reste de la Chine (les Pékinois connaissent par exemple celui qui se dresse au milieu des hutongs, à mi-chemin entre le temple des Lamas et la salle des examens nationaux), les empereurs ont toujours interdit l'érection d'autres statues, afin d'éviter le développement trop important d'un culte qui pourrait nuire à leur légitimité.

Entrée du Temple de Confucius
    Deux parties du temples valent le coup d'oeil. D'une part, les fameuses colonnes sculptées de dragons présentes dans la cour centrale. Le travail est d'une rare précision, et ces colonnes étaient en général recouvertes de bâches ou de couvertures lors de la venue des plus hauts dignitaires, afin de ne pas laisser transparaître la richesse du culte - Fouquet aurait pu en prendre de la graine.

Détail des colonnes du temple
  Par ailleurs, la Salle de la Grande Clarté est l'un des trois temples de plus haut rang dans la Chine antique, au côté du Palais de l'Harmonie Suprême dans la cité interdite et du Temple du Don du Ciel au pied du Pic de l'Est.

Salle de la Grande Clarté
  La demeure de la famille du Grand Sage peut également être visitée. Son état témoigne des turpitudes des âges - en partie délabrée, témoignage de l'abandon du confucianisme durant le XXème siècle; en partie refaite, car les branches de la famille sont loin d'être démunies, et le développement intense du tourisme en Chine pousse les gouvernements provinciaux à rénover ou reconstruire complètement le patrimoine historique.

Portes réservées aux officiels
  On trouve notamment des panneaux indiquant les privilèges qui furent attribués à la maisonnée de Confucius par les différents empereurs. Une porte particulière, au milieu de la cour centrale, n'était ouverte qu'aux visiteurs de rang les plus élevés.

Privilèges



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