dimanche 3 octobre 2010

Dunhuang, Cité des Sables

  Le début du voyage au Gansu représenta beaucoup de transports. Tout d'abord l'avion de Pékin à Lanzhou, la capitale provinciale. De jour, l'arrivée est impressionnante: collines arides à pertesde vue, sur lesquelles ondulent quelques routes balayées par le sable et la poussière. Tout est éclatant sous le soleil, et sec à n'en plus finir. L'heure de bus entre l'aéroport et la ville elle-même n'est qu'une successions de reliefs de sable et de grès, où s'érigent ça et là quelques bâtiments en constructions.

  Lanzhou même est semblable à toutes les villes chinoises: en plein boom immobilier, avec gratte-ciels ultramodernes cotoyant les masures non rénovées depuis cinquante ans. L'air dessèche encore plus rapidement la peau qu'à Pékin. Après un frugal repas de nouilles locales, direction le musée provincial qui abrite les pièces retrouvées le long de la plupart des sites archéologiques.

Ancien entrepot ravitaillant les soldats de la Grande Muraille
  6 heures du soir, départ du train pour Dunhuang, la cité qui m'intéresse le plus pour ce voyage. 14 heures de trajet en perspective, j'ai néanmoins la chance de ne pas avoir de voisin trop bruyant. Livres d'histoire et DS me tiennent compagnie pour une partie de la nuit.
  L'arrivée à Dunhuang est surprenante. Si vous vous êtes déjà arrêtés en TGV à Avignon ou au Creuzot, dans une de ces gares ultra-modernes perdues au milieu de la campagne, vous aurez une idée de mon étonnement: la gare a juste fini d'être construite, chatoyante en diable... et perdue au milieu du désert. Une horde de taxis attend les touristes et les familles, et le chauffeur du mien comprend suffisamment le mandarin pour s'occuper de mes transports pour les jours qui viennent.
  Dunhuang est une cité qui fut construite au 2ème siècle de notre ère, après la victoire de Han Wudi contre les Xiongnu, peuple d'Asie Centrale qui harcelait l'Empire depuis longtemps. Située au bord de l'oasis dite "du croissant de lune", elle s'imposa rapidement comme une étape indispensable sur la route de la soie.

  La ville a certes perdu de son important maintenant, mais elle reste un site touristique très intéressant - avec tout les bons et mauvais côtés que cela implique. On peut notamment faire un tour en chameau vers l'Oasis du Croissant de Lune, spectacle magnifique.

Chameaux dans les dunes de Dunhuang
  Plus au sud, les caves de Mogao sont un haut lieu de la sculpture bouddhiste, et on y trouve l'un des plus grands Bouddhas du monde (second en taille après celui de Leshan). De nombreux manuscrits bouddhistes y furent également découverts au début du XXème, dont beaucoup particulièrement bien conservés.

  A l'Ouest de Dunhuang s'élèvent les portions les plus occidentales de la première Grande Muraille. Il ne reste maintenant plus que quelques murs épars dans le désert, témoignage de l'existence des soldats qui montaient la garde au milieu de nulle part il y a deux millénaires.

Yumenguan
   On trouve encore ici et là des bâtiments ayant mieux survécu à l'usure du temps. Ce bloc de terre et de pierre au milieu du désert se nomme Yumenguan - 玉门关 - la passe de la porte de jade. Il y a des siècles de cela, elle faisait partie intégrante de la Grande Muraille, et était de fait le point d'entrée des marchands dans l'Empire Chinois. 

Ancienne tour de garde
  Enfin, à l'extrême-Ouest de Gansu se trouve la Cité Fantôme. Située à l'emplacement d'un ancien lac (aux temps géologiques), les concrétions rocheuses y ont des formes si étranges que bons nombres de légendes ont couru sur leur origine. C'est désormais l'un des lieux favoris des réalisateurs chinois.

Rocs de la cité fantôme
  La nuit tombe tard à Dunhuang - la Chine n'a qu'un seul fuseau horaire, et la ville est située très à l'ouest - le soleil se couche vers 9 heures du soir au printemps, et les habitants restent  nettement plus tard dans les rues que dans d'autres régions de Chine. Les brochettes dans les rues sont bien entendu au programme, tout comme le marché de nuit proposant artisanat local, fruits secs et ouvrages sur l'histoire des environs...

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