mardi 16 octobre 2007

Journée ordinaire à Shanghai

Puisque ces temps-ci rien d'important n'émerge de mon quotidien, je vais me permettre de raconter une journée de boulot comme les autres à Shanghai.

7h: Réveil difficile pour cause de lecture tardive (cf le précédent billet). Lancement de la machine à espresso (nécessaire pour avoir le moral le matin), douche, rasage, et petit déj devant l'ordi, histoire d'avoir le temps de répondre aux mails envoyés par les Français pendant la nuit. Je prends aussi le temps de regarder quelques forums et journaux, avant de me lancer dans la rédaction d'un billet pour mon blog.
8h: Départ pour le boulot. Une petite dizaine de minutes de marche, le temps d'éviter un scooter (les deux-roues considèrent que le code de la route ne les concerne pas, notamment la partie arrêt au feu rouge), d'affronter quelques odeurs déplaisantes sur le trajet et la traversée du carrefour attenant à la station de métro, toujours épique le matin.
Quelques minutes d'attente sur le quai du métro (en heure de pointe, il faut compter quatre-cinq minutes entre deux rames), passées à regarder des buts de Premier League sur les écrans. Vient le moment de chercher une rame moins remplie que les autres. Assez difficile à cette heure-là, et celle qui me semblait un petit peu plus clairsemée que les autres s'avèrent être un repère de cyclistes (oui, il y a des gens qui ramènent leur vélo dans un métro bondé aux heures de pointes). Un groupe de bonnes femmes est occupé à pérorer et à faire profiter de sa conversation toute la rame. Arrivée à Zhongshan Park, où se joue la correspondance avec la ligne 2, je réussis à grapiller une place assise, battant sur le fil une desdites bonnes femmes, m'attirant ainsi un regard furibond (un séjour prolongé en Chine est l'une des meilleures méthodes pour oublier toute règle de politesse résultant de longues années de bonne éducation... un individu poli en Chine est condamné à rester toujours debout et à oublier toute velléité d'être servi dans un bar ou un magasin en heure de pointe). Je peux enfin dégainer mes lectures actuelles et me plonger dans les Mémoires d'une Geisha. Comme de bien entendu, mes voisins lisent par-dessus mon épaule (mais se lassent vite, ce qui est loin d'être le cas lorsque j'opte pour la DS pour agrémenter mes transports).
Arrivée à Bonshan Lu, où je descends. Une petite dizaine de minutes pour arriver au boulot. Sur la route, changement de décor, c'est rempli de toutes petites maison/échoppes. C'est plutôt un quartier populaire, peu d'eau courante, donc les habitants font leur toilette avec une bassine, souvent dans la rue. Certains sont déjà en train de hacher les légumes qu'ils vendront le midi en ravioli. D'autres vendent déjà des galettes.
Peu de temps avant d'arriver, je vois un vélo traînant une remorque emplies de bidons d'eau être renversée par un scooter. Le cycliste est méchamment amoché, mais une des habitantes du quartier lui bande rapidement le crâne. Tout ça pendant que les autres habitants du quartier abbreuvent d'injures le pilote du scooter.
Le temps de traverser la partie nord de la rue du Tibet (Xinzha BeiLu) et me voilà à l'entrée du site puis de l'immeuble. Evidemment, l'unique ascenseur (le monte-charge n'est visiblement plus utilisé) vient à peine de commencer la montée, ce qui signifie encore quelques minutes d'attente pour atteindre le septième étage. Visiblement, pas de marteau-piqueur ce matin, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Matinée classique, relativement peu de boulot, en-dehors de documents à préparer pour une audio-conférence avec l'Inde demain après-midi. Vers 11 heures, il faut commencer à répondre aux cris de détresse d'une collègue partie en Corée et qui a commis l'erreur à ne pas commettre avec le logiciel sur lequel nous travaillons. Rapide mail pour donner quelques instructions, puis départ pour la cantine. Ascenseur plein, donc descente à pied. Il est malheureusement déjà trop tard pour les raviolis, et nous avons donc droit à un ordinaire encore plus mauvais que d'habitude (ce qui n'est pas peu dire... la cuisine anglaise semble gastronomique en comparaison).
Après le repas, puisque mon serveur est occupé à mouliner, j'en profite pour lire mes mails et autre, tandis que mes collègues dorment ou discutent.
Le reste de l'après-midi reste relativement tranquille, occupé à nettoyer du code perl (ce qui est loin d'être une sinéçure). Une fois n'est pas coutume, je ne suis presque pas dérangé.
A cinq heures, départ en meme temps que mes collègues. Bus bondé, métro archi-bondé. Je m'arrête dans la concession française. Evidemment, j'ai droit aux vendeurs/raccoleurs habituels à la sortie du métro, mais ils sont moins virulents que le week-end. Une petite dizaine de minutes de marche dans cet écrin du passé, et me voilà dans un café français, doté d'une petite connection Wifi et proposant Duvel et Pastis...

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