mercredi 7 mai 2008

Littérature électronique

Je tiens tout de suite à préciser que je suis plutôt un intégriste du livre, un chantre du papier et un inconditionnel de la reliure.

Le contact charnel avec un ouvrage, l'odeur du papier neuf ou du grimoire qui n'a pas été ouverts depuis longtemps sont une partie intégrante du plaisir de la lecture. J'ai beau être technophile, je n'éprouve pas autant de bonheur à lire devant un écran que sur cet objet millénaire.

Malheureusement, j'habite Shanghai, qui n'est pas exactement le centre culturel du monde (ni d'ailleurs de la Chine). Et la visite du Foreign Book Store de Beijing me donne l'impression que la situation littéraire n'aura guère changé lorsque j'aurais déménagé. Les ouvrages en anglais sont sont très souvent des best-sellers ne m'intéressant guère, des classiques que j'ai déjà lus (et Balzac en anglais, il y a mieux), ou des Les boutiques en ligne occidentales ont des frais de port délirants, les chinoises offrent assez peu de variété question littérature occidentale, et les vols vers les endroits où l'offre est plus riche sont hors de prix.

Je finis donc par me poser vraiment la question du livre électronique: l'avez-vous déjà essayé? Sur quel support? Quelles sensations avez-vous éprouvé avec? (je rappelle que les commentaires sont ouverts :) )


Bien avant le livre électronique: Textes gravés dans la pierre à Yan Dang Shan


Ce qui m'amène à second point: l'importance de l'édition électronique en Chine.

Il y a énormément d'ouvrages chinois aisément accessibles sur Internet: classiques numérisés, traductions officielles ou non d'ouvrages occidentaux, dont les plus récents, ainsi que la majeure partie des textes chinois récents.

En fait, contrairement à la situation occidentale, le Web est beaucoup plus vu comme une chance par les éditeurs que comme une menace. Bon nombre (et à ce niveau-là, je parle de dizaines de milliers... nous sommes en Chine) de jeunes Chinois commencent à publier leur nouvelles, leurs romans, leurs articles sur leurs blogs, sur des forums, etc. Les éditeurs publient ensuite les textes qui leur semblent les plus intéressants - sans pour autant demander la suppression de l'existant ou exiger que l'auteur cesse de publier sur le web.

On peut y trouver de tout - souvent des romans, mais aussi des essais, notamment l'une des plus brillantes Histoires de la Dynastie Ming jamais écrite. La différence avec l'occident est surtout que le Web est vu comme le moyen de rendre un ouvrage populaire et de donner l'envie d'acheter le support physique. Comme on peut s'y attendre, les lecteurs en ligne les plus voraces sont également parmi les plus gros acheteurs.

2 commentaires:

Sabel a dit…

A voir si tu aimes certains des auteurs de cet editeur:
http://www.baen.com/library/
Nico a un eee, et il s'en sert comme d'un livre quand on se balade...

Anonyme a dit…

Nan mais attends c'est impossible de gagner de l'argent comme ça. De toute façon les auteurs n'écrivent que pour gagner plus d'argent, on le sait bien, et si des ptits connards occidentaux se permettent de télécharger des livres en kanji gratuitement, le marché va s'effronder, la crise sera latente, la chute de l'empire imminente imminente et la capitalisme à l'agonie. Enfin, pour l'instant, en musique, il ne s'est rien passé.
Et, pendant ce temps, en France, toujours en retard, le service minimum est maintenant instauré dans les transports et l'éducation nationale, comment peut-on encore faire grève ?
Migtian jian, Teyssier xiansheng.